RDC/OCC : La suspension du comité de gestion en téléchargement,les agents et cadres jubilent déjà !
Par Obed BISIDI
Le climat est explosif à l’Office congolais de contrôle (OCC), où les agents ont entamé depuis lundi 2 juin une grève illimitée pour exiger la suspension immédiate du comité de gestion, accusé de graves dérives dans la gouvernance de cet établissement public stratégique. En toile de fond, un trou noir financier estimé à 480 millions de dollars américains qui se volatiliseraient chaque mois dans des circuits obscurs.
Un comité de gestion sous le feu des critiques
D’après les agents, le comité de gestion actuel aurait institutionnalisé l’opacité dans la gestion quotidienne de l’OCC. Pourtant, l’Office générerait, selon des sources internes, environ 500 millions de dollars de recettes mensuelles à l’échelle nationale. Curieusement, à peine 20 millions seraient affectés aux salaires, au fonctionnement, à l’entretien des infrastructures et aux centres médicaux.
Face à cette disproportion flagrante, les travailleurs pointent un système de détournement à grande échelle. Pour eux, il n’est plus question de réformes internes ou d’aménagements : le départ pur et simple du comité de gestion s’impose.
Le ministre Julien Paluku entre en scène
Signe de la gravité de la situation, le ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku, s’est personnellement impliqué dès le déclenchement du mouvement. Il se seraient entretenu avec les représentants syndicaux. Sur les 35 syndicalistes présents, 25 ont exigé sans équivoque la suspension du comité de gestion, pendant que 10 tentaient de proposer des mesures alternatives.
Selon des sources proches du dossier, le ministre aurait déjà reçu des instructions claires de sa hiérarchie en vue de suspendre l’actuelle équipe dirigeante de l’OCC, le temps que toute la lumière soit faite sur ce scandale.
Promotions fantaisistes et favoritisme rampant
Au-delà des questions financières, un autre point d’indignation alimente la grève : la vague de recrutements et de promotions jugée illégale. Plus de 3 000 agents auraient été engagés ces derniers mois, plusieurs d’entre eux directement promus à des postes de commandement, en violation des textes régissant les entreprises publiques.
Les anciens agents crient à une politique de favoritisme, voire à une stratégie délibérée de précarisation de l’OCC, transformé en outil de clientélisme. Là encore, le ministre Julien Paluku aurait dû intervenir pour stopper ces mouvements irréguliers.
Vers un changement imminent ?
Tout semble désormais indiquer que les jours du comité de gestion sont comptés. Si les instructions des autorités sont suivies d’effet, Julien Paluku pourrait annoncer dans un futur très proche la suspension officielle des responsables mis en cause. En attendant, les grévistes restent mobilisés, bien décidés à ne reprendre le travail qu’à condition d’un changement radical.
L’affaire de l’OCC pourrait bien devenir l’un des plus grands scandales de gestion de ces dernières années en République démocratique du Congo.