RDC/Conclave de Nairobi : Opposition ou Rébellion ?

Par Crispin Longomba

Joseph Kabila, ancien chef d’Etat congolais, a convoqué et présidé, mardi 14 octobre, à Nairobi au Kényan, un conclave auquel ont pris part certaines personnalités dites de l’opposition congolaise, dont la majorité vit, soit à l’étranger, soit dans de zones occupées par les rebelles de l’AFC/M23.

Jusqu’à preuve du contraire, Joseph Kabila est un condamné à mort, avec arrestation immédiate, suivant le verdict de la Haute Cour Militaire de la RD Congo. Il est accusé de trahison, crime de guerre, crime contre l’humanité, etc. il est également accusé d’être la racine nourricière de l’AFC/M23, mouvement armé soutenu par le Rwanda et qui sème la désolation dans l’Est du pays. Malheureusement, Kabila n’a jamais réussi à convaincre les esprits de son innocence face à ces accusations. Dès lors, l’opinion le considère comme tel : « un chef rebelle ». Mardi 14 octobre, il a convoqué et présidé, à Nairobi au Kényan, une rencontre abusivement qualifiée de rencontre des opposants congolais.

Alors, il y a de quoi se demander : « A quelle qualité Joseph Kabila a-t-il convoqué ces assises » ?

Actuellement, Joseph Kabila vit dans les rangs des fugitifs. Il n’est pas le chef de fil de l’opposition congolaise, encore qu’il ne vit pas au pays. Dans ce contexte, seuls des hommes et de femmes enrôlés dans la rébellion pouvaient rehausser de leur présence cette messe noire de Nairobi. A moins de consentir à un coup d’Etat ou à une conspiration pernicieuse contre la République, l’avenir du Congo doit se discuter au Congo, avec les Congolais, et non à Nairobi, au Kenyan, avec de Congolais exilés et condamnés par la justice. Rien qu’à voir la nature des participants, cette rencontre de Nairobi est loin d’être une rencontre de l’opposition politique républicaine. Elle est plutôt l’œuvre de l’AFC/M23, surtout lorsqu’on y compte des personnalités dont l’engagement dans les rangs de ce mouvement rebelle n’est plus à démontrer. A cet effet, l’absence de Nangaa, Bisimwa et consort à ces assises s’inscrit dans l’arsenal stratégique des belligérants, le but étant de masquer les faits et semer la confusion dans l’opinion. Heureusement, le Peuple Congolais est fort éclairé quant à ce.

En fait, une organisation dite de l’opposition républicaine, interne et non armée, qui n’inclurait pas la présence de Fayulu, est une organisation antipatriotique et par conséquent, suspecte. En tout cas, les vrais opposants congolais l’ont compris et n’y sont pas partie prenante.

Il apparait clairement que la rencontre de Nairobi est tenue par de personnes réputées en situation irrégulière. Elle devrait donc faire l’objet d’enquête. Et si, par jeu de hasard, il s’y trouvait quelques compatriotes en partance directe de Kinshasa, alors ces derniers devraient, eux aussi, attirer le regard de nos services de sécurité. Sous d’autres cieux, il leur serait interdit de retourner au pays, sous peine d’arrestation.

J. Kabila lance « sauvons le Congo », dont il serait plébiscité président

L’opinion retiendra que le concept « Sauvons le Congo » demeure la propriété intellectuelle de Kutino Fernando, dans sa lutte pour une société de justice et d’humanisme. Aux approches des élections générales de 2006, ce digne fils du pays avait pris le risque de lancer ce cri d’alarme, au regard des excès, des abus du régime politique d’alors, conduit par Joseph Kabila. Tout de suite, il fut précipité dans la geôle, jusqu’à devenir ce qu’il pourrait représenter actuellement. A la grande surprise de tous, c’est le même Raïs qui revient aujourd’hui sur le même concept de Kutino, qu’il a condamné hier, pour en faire son bouclier politique. L’histoire finit toujours par nous rattraper. Et le monde finit par donner raison à Kutino.

Va-t-on lui présenter des excuses ? Va-t-on lui payer son droit d’auteur ?

Dans tout les cas, l’avenir nous en dira plus.

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