RDC : La Première ministre Judith Suminwa met un frein à un don controversé de 7 millions USD du ministre Louis Watum à la SOTEXKI
Par Obed BISIDI
Une nouvelle controverse secoue les hautes sphères de l’État congolais. Le ministre de l’Industrie, Louis Watum, a récemment octroyé un don de 7 millions de dollars américains à la Société textile de Kisangani (SOTEXKI), via les fonds du Fonds de Promotion de l’Industrie (FPI). Ce geste, officiellement présenté comme un soutien à la relance industrielle nationale, suscite de vives critiques, notamment en raison d’un précédent financier encore non élucidé.


En effet, 8 millions USD avaient déjà été alloués antérieurement à la même entreprise sans qu’aucune trace comptable ni résultat concret n’ait été présenté. Ces fonds se sont littéralement volatilisés, dans un contexte de manque criant de transparence et de suspicion de détournements.
Face à cette situation jugée « inadmissible » par plusieurs observateurs, la Première ministre Judith Suminwa est intervenue de manière ferme. Qualifiant cet acte de « haute trahison contre la République », elle a ordonné l’arrêt immédiat de la procédure de transfert des fonds. Un geste salué par plus d’un congolais et d’experts en gouvernance, alors que la République démocratique du Congo est en guerre, mobilisant des ressources colossales pour la défense du territoire national.
La réaction rapide de la cheffe du gouvernement semble traduire une volonté de rupture avec les pratiques opaques et les gaspillages financiers qui ont longtemps miné l’administration publique. Elle a exigé l’ouverture d’une enquête sur les fonds disparus et le gel de toute nouvelle libération financière au bénéfice de la SOTEXKI, tant que la lumière ne sera pas faite sur les usages précédents.
À l’heure où le pays traverse une crise multidimensionnelle – sécuritaire, économique et sociale, cette affaire relance le débat sur l’efficacité du contrôle des fonds publics, l’impunité dans les institutions, et le rôle du FPI dans le développement industriel réel.
Les regards restent tournés vers Kinshasa, dans l’attente de mesures concrètes et de sanctions éventuelles. Le peuple congolais, lui, espère que cette fois-ci, la justice et la transparence prendront le dessus.