RDC/ Kasaï : RPDDH dresse un bilan sombre sur la violation et abus des Droits humains à partir de janvier 2024

Par Franck TSHILOMBA

Dans une déclaration rendue publique ce jeudi 26 septembre 2024, le Réseau de Protection des Défenseurs des Droits Humains (RPDDH) a observé une négligence dans le chef des autorités provinciales dans le respect et protection des droits humains en contradiction d’une obligation reconnue à l’État par des instruments juridiques nationaux et internationaux de promouvoir et protéger les droits humains.

Ces autorités, poursuit le RPDDH, se sont transformées à la place de protéger les droits humains en bourreaux. Cette situation empêche un environnement démocratique dans la province du Kasaï.

Le RPDDH peint un tableau sombre des cas de violations et abus des droits humains pour une période allant de janvier au septembre 2024 pour la province du Kasaï de la manière suivante :

Dans le territoire de Mweka :

  • En date du 5 septembre, 4 personnes ont été enlevées à Bakwakenge et détenues à Kananga dans la province du Kasaï Central sans être informées du motif de leur arrestation ;
  • La résidence du comptable d’État a été incendiée par un groupe d’infirmiers en date du 23 Août 2024 en lui reprochant d’avoir détourné leur prime ;
  • Des tracasseries et arrestations arbitraires causées par les éléments de FARDC du secteur de renseignement commis sur le tronçon Kakenge-Bakwakenge ;
  • Un policier a tiré à bout portant sur un élève qui lui réclamait sa dette à Bongo gare, une cité située à 35 Kilomètres du chef-lieu du territoire de Mweka ;
  • Les conflits de terre entre Bakwakenge de Mweka au Kasaï et Demba au Kasaï central ont refait face le 17 mars 2024 et entraînent le déplacement massif des populations estimées à 5500 personnes.

Territoire d’Ilebo

  • Le 22 juillet 2024, un militaire à la base navale commis à la garde de leur état-major a quitté son poste pour aller tirer sur sa femme jusqu’à l’achever sans être inquiété;
  • Un homme a été bâttu à mort au parquet par des policiers de garde pour avoir sollicité d’aller se soulager

Territoire de Dekese

  • Les militaires ont érigé la barrière à 22 kilomètres du chef-lieu de ce territoire et tracassent la population, pillent leurs biens et sèment une insécurité permanente ;
  • Détentions illégales dans la prison centrale où les prévenus croupissent dans la misère durant 2 à 3 mois sans être entendus sur PV ni informés du motif de leur arrestation ;
  • L’obligation des frais d’audition pour les prévenus et conditions de 10.000Fc pour donner l’accès à des vivres et non vivres pour les détenus.

Territoire de Luebo

  • Un policier d’environ 44 ans a violé en date du 20 août 2024 une fille de moins 18 ans qui l’aidait à faire des travaux ménagers.
  • Ville de Tshikapa
  • L’arrestation arbitraire du journaliste Éric Muswamba ;
  • Agression physique du journaliste Henri Ntambue par des personnes non identifiées après l’animation de son émission au mois de février dernier ;
  • Répression de la marche pacifique organisée par la Fondation Mwetu Mua Kele. Les organisateurs ont été sévèrement brutalisés avant d’être interpelés par la police où ils ont passé 72 heures ;
  • Les menaces de mort du DDH Joël Minga pour avoir dénoncé les actes frauduleux causés par certains candidats députés nationaux aux élections de décembre 2023, lesquels actes devraient conduire ces derniers à l’invalidation comme ça été le cas pour les autres ;
  • Menaces de mort de la DDH Julie Ochano Zenga pour avoir décrié la non inclusivité et la faible représentativité des femmes dans le gouvernement provincial du nouveau gouverneur ;
  • Trois filles d’environ 12, 14, 18 ans ont été chacune victimes de viols en date du 29 août 2024 par des hommes armés non identifiés au quartier Matempu dans la commune de Kanzala ;
  • Le non-paiement des agents des services publics depuis maintenant plus de 5mois (le cas de l’assemblée provinciale et gouvernorat du Kasaï).

Le RPDDH note que la plupart des cas de violations et abus des droits humains dans la province du Kasaï sont soit commis par les autorités investies du pouvoir public soit dans des institutions publiques et tout ceci se déroule sous l’œil passif et impuissant pouvoir provincial.

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