RDC/ la LUCHA tacle « le dysfonctionnement de l’appareil judiciaire » dans les provinces sous état de siège

Par Tichick NGONGO

Une conférence de presse s’est ténue ce jeudi 24 février 2022 au Centre d’Études pour l’Action Sociale, CEPAS précisément à Kinshasa, par le mouvement citoyen Lutte pour le Changement, LUCHA en abrégé. Une activité principalement centrée sur l’insécurité persistante qui sévit dans les provinces sous état de siège en RDC, notamment au Nord-Kivu et en Ituri.

En effet, la LUCHA décline à ce jour dans un ton rigide, l’instrumentalisation et la politisation de l’appareil judiciaire congolais particulièrement dans les deux provinces en proie à l’insécurité à l’Est du sol congolais. Ce mouvement citoyen de la RDC trouve aberrant et inopportun le bafouement des valeurs éthiques et morales d’un État dit de droit.

« À ce jour encore, le constat est et reste très amère car la violence et la terreur causées par les forces négatives sont intensifiées ; les droits de l’homme piétinés et l’administration complètement en arrêt. Il se constate sur terrain une hausse inquiétante des violations de droits de l’homme et une forte restriction de l’espace civique. Un des exemples le plus éloquent est l’assassinat de notre camarade MUMBERE USHINDI en date du 24 Janvier 2022 par un policier; aussi l’arrestation arbitraire de nos 13 camarades à Béni… Cette situation atteste le dysfonctionnement de l’appareil judiciaire dans les deux provinces sous état de siège », dénonce la Lucha par le canal de Me Joseph Bope, l’un des activistes de cette structure.

Avant d’ajouter:
« En effet, l’état de siège a engendré des difficultés énormes d’accès à la justice pour les citoyens dont les droits sont violés ; les tribunaux militaires peu nombreux et ne garantissant nullement un procès équitable, juste, rapide et impartial, sont actuellement habités à juger toutes les infractions », a-t-elle fait savoir en outre.

Pétition de la LUCHA aux autorités congolaises

Peu après avoir déclinée et décriée le dysfonctionnement de l’appareil judiciaire dans l’Est de la RDC, la LUCHA préconise formellement une pétition contenant plusieurs requêtes, adressée aux autorités compétentes du pays, à savoir :

  • La suspension du maire de la ville KASHALE MUTEBA Narcis et le Commissaire Supérieur François KABEYA de la PNC Ville de Béni pour avoir tenus de propos qui ont poussés à l’assassinat de MUMBERE USHINDI;
  • Une évaluation rigoureuse et sans complaisance de l’état de siège, ce qui conduira sans doute à sa levée ainsi qu’à la démilitarisation de l’administration et de la justice pour permettre aux militaires de se concentrer uniquement à la traque des forces négatives,
  • D’écarter définitivement et de traduire en justice tous les officiers soupçonnés des graves violations des droits de l’homme,
  • De diligenter une enquête crédible pour faire la lumière sur les tueries orchestrées par les forces loyalistes et de punir de manière exemplaire les coupables ;
  • Mettre en place un vrai et sérieux programme de démobilisation, désarmement et réinsertion communautaire,
  • Enfin, la libération sans condition de 13 de leurs camarades encore incarcérés à Beni qui n’ont fait que revendiquer leur droit à la vie et à plus de sécurité.

Signalons que, la LUCHA est un mouvement citoyen, non-violent et non-partisan, fondé en juin 2012 à Goma, chef lieu du Nord-Kivu. Le mouvement plaide pour la justice sociale et la responsabilité en RDC via des campagnes et encourage les paisibles citoyens congolais à lutter pour la promotion et le respect des droits humains.

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