RDC :La mauvaise gestion des populations est la cause majeure des catastrophes
Par Frederick Lem Amisa
La mauvaise coordination de la gestion des populations en République Démocratique du Congo (RDC) est un facteur important qui contribue à l’ampleur et à la gravité des catastrophes dans le pays. Après les pluies diluviennes et torrentielles, plusieurs villes du pays font face à des pertes en vies humaines et des dégâts matériels très importants. Kinshasa la capitale dans sa partie orientale est paralysée. La rivière Ndjili a quitté son lit et inondent ainsi plusieurs quartiers. Le gouvernement provincial présente un bilan provisoire de 22 morts, et plusieurs dégâts matériels. La route nationale numéro un menant de Kinshasa à Matadi, vers Kasangulu a été sectionné par la forte pression et le débit impressionnant des eaux des pluies. Le boulevard Lumumba est inondé, et impraticable. Ceux qui devraient emprunter cette route pour se rendre à l’aéroport international de Ndjili ont rebroussé chemin; d’autres ont pris des embarcations fluviales qui font des navettes dans le tronçon beach Ngobila vers le port de kinkole. Certains quartiers des communes des N’djili, Masina et le quartier debonhomme dans la commune de Matete sont submergés par les eaux, poussant les riverains à passer la nuit sur les toitures. Certes, les pluies diluviennes et torrentielles sont naturelles, mais la RDC en tant que pays qui regorge 3 types des climats , qui sont : le climat équatorial, le climat tropical et des montagnes doit avoir une meilleure coordination de la gestion des populations, pour faire face aux catastrophes.
Plusieurs aspects de cette mauvaise coordination peuvent être identifiés :
Manque de planification et de préparation adéquates :
- Absence ou insuffisance de plans d’évacuation et de relocalisation des populations vivant dans des zones à risque.
- Faible investissement dans les systèmes d’alerte précoce et leur diffusion efficace auprès des communautés vulnérables.
- Manque de coordination entre les différentes agences gouvernementales, les organisations non gouvernementales (ONG) et les acteurs locaux dans la préparation aux catastrophes.
Réponse inadéquate aux situations d’urgence :
- Lenteur dans la mobilisation des secours et de l’assistance humanitaire en raison de problèmes logistiques et de communication.
- Mauvaise coordination sur le terrain entre les différents intervenants, entraînant des doublons et des lacunes dans l’aide apportée.
- Difficultés d’accès aux populations sinistrées, en particulier dans les zones reculées ou en conflit.
Gestion post-catastrophe inefficace :
- Manque de stratégies claires pour le relèvement et la reconstruction des zones touchées.
- Insuffisance des ressources allouées à la réhabilitation des infrastructures et au soutien aux populations affectées à long terme.
- Absence de mécanismes efficaces pour prévenir des futurs déplacements de la population et reconstruire des communautés résilientes.
Facteurs sous-jacents contribuant à la mauvaise coordination : - Faiblesse des institutions et manque de capacités techniques et financières au niveau national et local.
- Corruption et mauvaise gouvernance, qui peuvent détourner les ressources destinées à la gestion des risques et des catastrophes.
- Instabilité politique et conflits armés, qui exacerbent la vulnérabilité des populations et compliquent les efforts de coordination.
- Forte croissance démographique et urbanisation rapide, qui augmentent la pression sur les ressources et les infrastructures, rendant les populations plus exposées aux risques.
En définitif, la mauvaise coordination de la gestion des populations a pour conséquence les catastrophes naturelles et les crises humanitaires. Entraînant des pertes en vies humaines, des déplacements massifs, des destructions de biens et des crises sanitaires et alimentaires prolongées.
Améliorer la coordination de la gestion des populations en RDC est donc une urgence pour renforcer la résilience des communautés face aux catastrophes et réduire leur impact humanitaire. Cela nécessite un engagement politique fort, des investissements adéquats, le renforcement des capacités des acteurs concernés et une meilleure collaboration entre tous les niveaux de gouvernement ( national, provincial et local), la société civile et les partenaires internationaux.

