RDC/Lutte contre la famine: La Ferme Espoir à la conquête du marché international.

Par Pius Romain Rolland

Elle est restée parmi les deux grands éleveurs des bétails en République Démocratique du Congo, la ferme Espoir est à même de nourrir une bonne partie de la population de la République Démocratique du Congo.

Elle n’est pas seulement axée sur l’élevage. Elle est ancrée dans l’agriculture. Ce qui fait d’elle, la Ferme Agro-pastorale la plus admirable du pays.
Elle est celle qui contribue efficacement à répondre aux besoins alimentaires des congolais. Malheureusement, elle est victime du Code douanier 411, dont certaines restrictions ne favorisent pas la croissance des activités des opérateurs économiques. Du coup, cela impacte négativement la production des bovins et bétails issus de la Ferme Espoir.

Plusieurs défis cependant sont à relever pour cette grande production Agro-pastorale congolaise. Parmi lesquels, l’accompagnement de l’Etat congolais qui n’est toujours pas au rendez-vous . Bien qu’elle contribue au bien être sociale par la création d’emplois et la lutte contre la sous alimentation et la famine, la ferme Espoir subit des injustices administratives, douanières et parfois la diabolisation injustifiée.

Pendant son itinérance de suivi, évaluation et inventaire à la Ferme Espoir, Marie Olive Lembe Kabila a relevé plusieurs défis majeurs ainsi que les perspectives de rendement de cette entreprise locale de production, d’élevage et de distribution notamment du point de vue de la santé animale, elle fait remarquer que la République Démocratique du Congo est butée aux problèmes d’accès aux produits vétérinaires de qualité fabriqués localement.

Ceci confirme le fait que si la Ferme Espoir s’hasarde à recourir à des importations pour son approvisionnement, cela alourdirait le coût de la facture des dépenses. Les contraintes administratives sont une autre forme de soucis auxquels il faudrait faire face. Ces difficultés portent un sérieux coup à la compétitivité des produits de la ferme Espoir sur le marché international. De ce fait, comme la plupart des éleveurs locaux, la Ferme Espoir se retrouve hors jeu, attesté par la «  Var » des normes à respecter en matière du commerce international.

Sur le plan de la concurrence, il est impossible de tenir tête aux opérateurs étrangers. Le manque d’accompagnement de l’administration concernée, expose le bétail à plusieurs maladies et épidémies. Pourtant, ces opérateurs étrangers traitent négativement et différemment les compatriotes congolais. Ces derniers trouvent de l’humanisme au sein de la Ferme Espoir.

La question reste cependant posée : comment importer une nouvelle race, un bon animal, si au niveau de la procédure administrative et douanière, es tracasseries sont nombreuses ?

Mme Olive Lembe Kabila de retour à Lubumbashi

Du point de vue de la gestion du personnel, la Ferme Espoir bien qu’ayant favorisé la création d’emplois, elle fait face à un déficit cruel du personnel qualifié c’est à dire médecin vétérinaire, ingénieur, agronome, comptable… Car cette catégorie de personnel effectue ses études universitaires en ville et n’est pas du tout favorable à la vie de campagne, encore moins, accepter de vivre dans l’arrière pays. Pour eux, cela n’est pas du tout attractive. Bien qu’au sein de la Ferme, on compte un nombre important de professionnels en médecine vétérinaire, en agronome et j’en passe.

Cependant, pour un si grand pays comme la RDC, le nombre, de ce professionnel est insuffisant. N’oublions pas que la République Démocratique du Congo est un pays à vocation agricole et fait pour l’élevage, susceptible de nourrir l’Afrique toute entière.

Du point de vue de la gestion du pâturage ou des espaces alloués aux fermiers, on note la problématique liée à la spoliation alors que les bovins ont besoin des espaces immenses pour se mouvoir, se nourrir, se reproduire et se développer. Cependant, l’on déplore quelques cas de vole, détournement et impunité, a déploré le DG de la Ferme Espoir.

Quand aux perspectives, elles sont énormes et encourageantes parce que le besoin est là, il est présent et immédiat.
Devons-nous recourir aux importations ou devons-nous produire localement ?
La Ferme Espoir est convaincue des biens faits de la production locale et de pouvoir nourrir un grand nombre de la population congolaise, car l’importation coûte les yeux de la tête plutôt produire localement et la République Démocratique du Congo est capable d’en produire en grande quantité si seulement si, les producteurs locaux sont accompagnés par l’administration concernée et l’Etat congolais à travers des politiques incitatives et attractives.
Mais, pour cela, il faut retrousser les manches pour travailler, travailler dur et mettre en place avec le concours des autorités des mécanismes d’incitation et d’encouragement de quelques entreprises locales et des particuliers qui opèrent dans le secteur afin que le petit poussin qu’est la Ferme Espoir puisse vivre, survivre et devenir un coq.

Une fois tout cela bien réalisé, il faut appliquer le protectionnisme car il sera difficile que l’entreprise locale puisse survivre face à la concurrence externe et au marché mondial.
Aujourd’hui, pas grand monde n’ose s’aventurer dans le domaine agro-pastorale car, ce sont des investissements à long terme qui nécessite une stabilité, de la sécurité juridique et des conditions qui permettent de faire face à cet inventaire à haut risque.

Il y a nécessité absolue d’accompagner la Ferme Espoir par l’Etat congolais car, c’est une prérogative régalienne de ce dernier de nourrir sa population qui est un enjeu de sécurité nationale.
Sous d’autres cieux, aux États Unis d’Amérique par exemple, l’agriculture et l’élevage sont faits par des entreprises privées représentant un apport au PIB de l’ordre de 55 à 60%. Imaginez la richesse que représentent représente cette entreprise agro-pastorale ?
La vision de la Ferme Espoir est celle de remettre la République Démocratique du Congo à la place qu’elle occupait avant 1960 avec plus de 140.000 têtes de vaches, et retrouvée son prestige de nourrir les pays d’Europe notamment : la Belgique, le Pays Bas, l’Espagne, le Luxembourg et l’Italie. Oui ! Léa vaches du Congo ont bel et bien nourrit ces pays.

Il y a lieu d’indiquer l’implication active de la ferme Espoir dans la lutte contre le réchauffement climatique par l’implantation de plus ou moins 195.000 arbres pour la préservation de nos flores et faunes. Ce dont, le parc de la vallée de la N’selé s’est distingué dans la lutte contre la déforestation.

Par manque de la politique publique pour accompagner le secteur agro-pastorale, l’on s’évertue au muselement des producteurs locaux par la suppression du Code 411. Ailleurs les producteurs locaux sont incités, sont accompagnés et sont encouragés. Malheureusement, au Congo, ils faut détruire puisque c’est Kabila. Quelle est l’alternative proposée alors ? Rien.

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