RDC/Mines- IGF: le ministre Willy Kitobo fournit des explications claires et s’étonne que sa lettre ne soit pas aussi rendue publique

Par PZ

L’on assiste, depuis quelques jours, à une passe d’armes entre l’Inspection générale des finances –IGF- et le Ministère des mines. Comme cela est devenu une habitude en RDC, les inspecteurs de ce service ont adressé  au ministre des Mines, Willy Kitobo, une lettre dont une copie a malheureusement fuité sur les réseaux sociaux. Bien évidemment, des réactions n’ont pas tardé à fuser de tous côtés.

Dans ladite lettre datée du 19 mars, les inspecteurs des finances se demandent en quelle qualité le Directeur de cabinet et le conseiller financier du ministre des Mines, qui ne sont pas membres de la Commission de lutte contre la fraude minière, ont retiré des fonds de la caisse du Centre d’évaluation et d’expertise des substances minérales précieuses et semi-précieuses du Congo.

Ces inspecteurs qui venaient d’effectuer une mission au CEEC, tenaient, par leur feuille d’observations, à obtenir des éclaircissements du ministre sur deux points. Le premier point portait sur les textes juridiques et activités de la Commission nationale de lutte contre la fraude minière –CNLFM-  sans oublier l’inexistence de ses bureaux fixes et de son secrétariat permanent; et le second point concernait le paiement des aviseurs passé par le cabinet du ministre.

Des explications claires et précises

Sans plus tarder, Willy Kitobo a, dans un document de trois pages envoyé à l’IGF le 24 mars 2021, fourni les éclaircissements attendus.  A propos du premier point, le ministre a fait comme il se doit un résumé des textes juridiques relatifs à la création du CNLFM, en mettant un accent particulier sur les missions spécifiques de cette commission étatique mise en place  depuis 2010 par l’Arrêté interministériel ministères de l’intérieur et mines. Pour ce qui est des bureaux, le ministre a fait savoir que cette commission travaille dans les bureaux du ministère à l’instar d’autres commissions permanentes du secteur des mines.

Le ministre signale même «que cette commission se réunit une fois par mois en session ordinaire sur convocation de son coordonnateur, actuellement le directeur général du CEEC choisi par mon prédécesseur pour faciliter le travail du fait que, conformément à l’article 13 du même Arrêté, il avait été décidé qu’une partie des ressources financières vienne des apports consentis par les services du Ministère des mines et particulièrement, le CEEC».

A propos du second point, le ministre Willy Kitobo explique que c’est lui qui approuve le budget de la lutte contre la fraude et ordonne la sortie des fonds destiné au paiement des aviseurs au sujet desquels il précise qu’ils peuvent être payés par le biais de leur point focal étant donné qu’ils sont  protégés par l’anonymat. C’est pour cette raison, ajoute-t-il, que pour certaines missions d’investigation impliquant les membres du Cabinet, quelques paiements ont transité par ces aviseurs. Cependant, dit-il, aucune des 4 missions n’a dépassé le montant de 100.000 USD pour l’année 2020.

Une faute administrative

Une simple analyse des réponses du ministre Willy Kitobo montre que dans le cadre de l’accomplissement de ses missions, il privilégie en tous temps la transparence et la bonne gouvernance du secteur des mines qui se traduisent par la collaboration étroite avec l’ensemble des institutions et services de l’Etat ; la vulgarisation et l’application stricte des textes règlementaires relatifs à la loi minière en vigueur et enfin, le maintien d’un dialogue permanent avec les parties prenantes dans ce secteur clé de l’économie congolaise.

Cependant, les observateurs ne s’expliquent pas que les inspecteurs de l’IGF qui s’étaient empressés de publier sur les réseaux sociaux, la correspondance adressée au ministre des Mines, ne se soient pas donné la peine de publier également les réponses nettes et claires fournies par Willy Kitobo à leurs deux préoccupations. Ont-ils voulu éviter le ridicule? On le saura un jour. Toujours est-il que le fait de laisser publier sur les réseaux sociaux un document de l’Etat constitue, à n’en point douter, une faute administrative.

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