RDC/Point de vue, entrée mouvementée de Koffi Olomide en politique


Par Yamaina Mandala


Son étoile ayant pâli en musique où il avait brillé de mille feux pendant de nombreuses années, le patron de l’orchestre Quartier Latin, Koffi Olomide, fait maintenant parler de lui au lendemain de son affiliation au parti politique de Modeste Bahati, président du Sénat. Les déclarations qu’il a faites à la chaine de radio Africa24, continuent de susciter des réactions, parfois musclées, dans les milieux politiques, surtout dans le camp de Félix Tshisekedi. Antoine Agbepa dit Koffi Olomidé affirme, pince sans rire, que l’actuel chef de l’Etat a échoué. Pour s’en rendre compte, il n’y a qu’à observer la situation qui prévaut présentement sur l’ensemble du territoire national.
Le patron de cet ensemble musical tient à tout prix à suivre l’exemple de son ami, l’immense musicien sénégalais Youssou Ndour qui n’avait pas hésité à lutter pour le départ à la retraite du président Abdoulaye Wade qui, arrivé fin mandat, multipliait des manœuvres pour se maintenir au pouvoir. A l’arrivée de Macky Sall, Youssou Ndour fera son entrée au gouvernement en qualité de ministre de la culture, des arts et du tourisme. Aujourd’hui, il travaille comme conseiller au cabinet du chef de l’Etat avec rang de ministre. Dans sa lettre de remerciement au message de félicitation de Koffi, le musicien sénégalais avait souhaité que son ami obtienne la même chose en RDC.
Ainsi, ce qui s’est produit au pays de Terenga ne peut pas forcément se produire au Congo/Kinshasa où les caïmans qui se meuvent dans le marigot politique acceptent difficilement l’arrivée de ceux qu’il considère comme des « intrus ». Toujours est-il que Koffi ne pouvant plus prospérer en musique après la montée au firmament de son poulain Fally Ipupa, veut évoluer en politique. C’est ainsi qu’à l’avènement de Félix Tshisekedi à la présidence de la République, il avait agité pieds et mains pour se faire nommer à un poste important en son cabinet. Il avait même été reçu en audience par le chef de l’Etat et une photo souvenir avait immortalisé cette rencontre. Mais, les mois passent et rien ne venant du côté de la Cité de l’Union africaine, il a préféré rejoindre le camp de Bahati dont le parti, l’AFDC, dispose d’une forte implantation à travers le pays. Mais, fallait-il pour cela critiquer vertement le chef de l’Etat ? Est-ce pour gagner la confiance des instances dirigeantes de ce parti, ou des militants, alors que Bahati fait partie de l’Union sacrée de la nation, qu’il occupe présentement le second rang dans la hiérarchie politique congolaise, et que sa plateforme vient de désigner Félix Tshisekedi comme candidat à la présidentielle de 2023? Ses propos ne vont-ils pas gêner son président de parti qui ne voudra pas s’attirer le courroux des «Talibans» de Limete ?
Déjà, des menaces à son endroit fusent du côté de ceux qui ne tolèrent plus la moindre contradiction. Il lui est même demandé d’endosser tout échec de Félix Tshisekedi étant donné qu’il a rallié le camp de Modeste Bahati. Il lui est rappelé, à lui qui était habitué à vivre en conflits ouverts avec ses confrères musiciens, d’apprendre à observer le code de bonne conduite en politique. Dans le cas contraire, toute action des militants incontrôlés contre sa personne ne surprendrait pas. A 65 ans, Koffi Olomidé fait une entrée mouvementée en politique.

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