RDC/ Politique : Succession à l’Assemblée nationale : les JPCD plaident pour le départ digne de Christophe Mboso

‎Par Obed BISIDI

À la veille de ses 90 ans, Christophe Mboso Nkodia Pwanga demeure un pilier de la vie politique congolaise. Imposant, stoïque, figure respectée de l’Union sacrée et ancien président de l’Assemblée nationale, il fait encore parler de lui alors que son nom circule pour succéder à Vital Kamerhe. Mais cette perspective divise. Depuis la diaspora, des voix de jeunes et patriotes s’élèvent pour dire : “Le temps du patriarche est venu.”

‎Le Collectif des Jeunes patriotes congolais de la diaspora (JPCD) a publié une déclaration forte, exprimée dans un ton empreint de déférence. Ces jeunes, profondément attachés à l’héritage politique de Christophe Mboso, plaident pour une retraite honorable de celui qu’ils considèrent comme “une mémoire vivante de la République”.

‎ “Ce n’est plus un rôle symbolique. C’est une charge réelle. Et nous savons tous que le poids des années n’épargne personne. Maintenir le patriarche Mboso dans ces conditions, c’est oublier l’homme derrière la fonction”, écrit le collectif.

‎Dans leur communiqué, les JPCD saluent le parcours d’un homme d’État complet, ayant consacré sa vie à la stabilité institutionnelle et à la continuité politique du pays. Mais, insistent-ils, l’heure est venue de préserver sa dignité et de respecter les limites du temps.

‎Décorer, remercier, transmettre

‎Les Jeunes patriotes congolais de la diaspora ne réclament pas un départ précipité, mais un hommage mérité. Leur proposition : que Christophe Mboso soit décoré à titre exceptionnel pour services rendus à la nation, puis accompagné vers une retraite apaisée, à l’instar de Léon Kengo wa Dondo, autre patriarche de la politique congolaise ayant quitté la scène dans la sérénité.

‎“On ne pousse pas un patriarche vers la porte. On l’honore. On lui donne la parole une dernière fois, et on l’embrasse en lui disant merci. C’est ainsi que les grandes démocraties traitent leurs anciens”, souligne les JPCD.

‎Derrière cette formule, une philosophie : celle d’une République reconnaissante, qui sait célébrer ses serviteurs avant de tourner la page. Le message des Jeunes patriotes congolais de la diaspora vise directement le président Félix Tshisekedi, en sa qualité de garant des institutions. Le collectif l’exhorte à “prendre ses responsabilités” et à éviter ce qu’il appelle une “dérive institutionnelle silencieuse”, où les mêmes visages se succèdent sans véritable renouvellement.

‎Pour l’organisation dirigée par Fabrice Kasongo Tshibangu, la RDC doit désormais réinventer ses cycles de succession politique, favoriser la mobilité des élites, et permettre l’émergence d’une nouvelle génération formée, compétente et enracinée dans les valeurs républicaines.

‎Au-delà du cas Mboso, c’est toute une vision du pouvoir que les Jeunes patriotes congolais de la diaspora remettent en question. Leur appel ne vise pas à rompre avec le passé, mais à bâtir une continuité intelligente, celle où les anciens conseillent et les jeunes gouvernent.

‎Ce cri venu de la diaspora résonne comme une invitation à penser le futur sans trahir la mémoire. Un appel à transmettre les rênes du pays dans la paix et la reconnaissance. “Rendre hommage à nos bâtisseurs, c’est leur offrir le repos qu’ils ont gagné, tout en ouvrant la voie à ceux qui écriront la suite”, conclut les JPCD.

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