RDC/Rentrée parlementaire/Réforme de la gouvernance électorale : priorité de la session de mars à l’Assemblée nationale

Par Cellcom A.N

La rentrée parlementaire pour la session ordinaire de mars 2021, sous l’ère de l’Union sacrée de la nation, a eu lieu ce lundi 15 mars dans les deux Chambres du Parlement congolais conformément aux prescrits de l’article 115, al.1er, point 1 de la Constitution et l’article 64 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, notamment.

A l’Assemblée nationale, où la cérémonie s’est déroulée après l’ouverture de la session à la Chambre haute, le speaker Mboso Nkodia Christophe a égrainé les priorités de la session de mars qui, a-t-il annoncé d’entrée de jeu, ne sera pas de tout repos.

« Elle s’annonce très laborieuse au regard des matières inscrites dans l’avant-projet de calendrier des travaux aussi bien dans le domaine législatif et celui non législatif. Elle sera, sans nul doute, un moment de débats républicains, patriotiques et passionnants face aux enjeux et attentes de nos populations. Elle sera aussi l’occasion de nous mettre en face de nos responsabilités en tant que mandataires de ce peuple dont les besoins sont immenses et légitimes », a-t-il déclaré en substance.

S’agissant du domaine législatif, l’Assemblée nationale entend prioritairement focaliser la session de mars sur les réformes dans le domaine de la gouvernance électorale.

 Entretemps, Christophe Mboso avertit que le temps des réformes est un moment à la fois exaltant, exigeant et diversement apprécié parce qu’elles bousculent les habitudes et les intérêts, mais aussi et surtout parce qu’il faut opérer des changements.

 Ainsi, les lois ayant trait à l’organisation des élections, notamment la loi électorale et la loi organique portant organisation et fonctionnement de la centrale électorale, impliquant la révision des certaines dispositions constitutionnelles   bénéficieront de la priorité dans leur examen.

A travers ces réformes, l’attention particulière portera sur la désignation des animateurs de la CENI. Pour ce faire, Christophe Mboso invite les chefs des confessions religieuses de dépasser désormais leur ego et parvenir à désigner dans le meilleur leur délégué à la CENI. De même, le bureau invite la Société civile et la classe politique à procéder, le plus rapidement possible, à la désignation d’autres membres de la CENI.

Autres matières au programme

Les matières législatives et non législatives sont aussi inscrites au programme de la session ordinaire de mars 2021. Entre autres matières législatives, il y a les projets de lois de ratification et parmi les matières non législatives, on retient l’audition et l’approbation du programme du gouvernement ; l’examen des rapports de la CENI sur le processus électoral; la réorganisation des groupes parlementaires, des commissions permanentes et sous-commissions, etc.

Le speaker de la Chambre basse du Parlement a également pris l’engagement de faire en sorte que le salut du peuple demeure la loi suprême, car « la nation est souveraine, le peuple est souverain pour ainsi demeurer dans la droite ligne du « Peuple d’abord », a-t-il dit.

L’Assemblée nationale sera ainsi un lieu privilégié d’expression démocratique, où la parole sera libre et sans contrainte, dans la mesure où, en son sein que les droits, devoirs et prérogatives de l’ensemble des députés de la majorité et de l’opposition doivent être confortés.

Place de l’opposition

Et dans ces rôles, le speaker de l’Assemblée nationale interpelle la nouvelle majorité parlementaire à travailler dans le sens de la promotion des intérêts de la population. L’opposition, elle aussi, a sa place au sein de la Chambre basse du Parlement. Les droits qui lui sont reconnus seront respectés, mais l’invite à affiner sa critique, pour la rendre plus constructive au bénéfice de l’ensemble des citoyens.

Diplomatie parlementaire

Avant de conclure son allocution, le président Mboso a annoncé quelques mesures salutaires à la diplomatie parlementaire, notamment la présidence du Forum parlementaire de la SADC acquise par la RDC à l’issue de la 48ème assemblée plénière virtuelle, tenue à Kinshasa du 04 au 05 décembre 2020 ; la tenue par visioconférence, du 26 au 27 mars, de la réunion du comité exécutif dudit forum ; l’invitation au pays d’abriter au mois de mars 2021 la 18ème assemblée régionale Afrique de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie, la création et le maintien des groupes d’amitié avec les pays amis en vue de favoriser les échanges et faciliter la diplomatie directe et bilatérale entre les assemblées.

Par ailleurs deux grandes activités sont prévues au programme de l’Assemblée nationale dans un proche avenir.

La première sera consacrée à l’Accord portant création de la Zone libre-échange continentale africaine (ZLECAF) et la seconde fera l’état des lieux de la Covid-19 dans le pays.

Hommage à Lokondo

 Mais, il convient de relever que la session ordinaire de mars 2021 s’ouvre sur une page noire avec le décès, le mercredi 10 mars 2021 en Afrique du Sud, du député Henri-Thomas Lokondo Yoka.

En Lokondo, le président Mboso a reconnu « le modèle d’un parlementaire assidu, libre d’esprit, capable de transcender les clivages politiques à la recherche de l’intérêt général ».

Avec sa disparition, a-t-il ajouté, « L’Assemblée nationale perd une fois de plus un brillant tribun ».

A cette occasion, le speaker de l’Assemblée nationale s’est levé de son prétoire, interrompant son allocution, pour aller déposer une gerbe de fleurs sur le siège où l’illustre disparu avait l’habitude de s’asseoir. Un « standing ovation » de l’assistance a accompagné le déplacement le geste de la pose de la fleur du Président, suivi d’une minute de silence.

Après la session extraordinaire de janvier 2021, les députés ont droit à des vacances parlementaires au cours desquelles des mutations importantes ont eu lieu au sein de la Chambre législative et dont la plus marquante est la requalification de la majorité parlementaire avec comme corolaire l’élection d’un nouveau bureau à l’Assemblée nationale.

Laquelle requalification a touché le fondement du système politique du pays qui a entraîné la nomination d’un nouveau Premier ministre appelé à conduire un nouveau gouvernement de la majorité parlementaire.

Durant ces vacances a eu également l’investiture et la prise des fonctions de Félix Tshisekedi à la présidence de l’Union Africaine. Evénement qui a eu lieu 54 ans après la tenue à Kinshasa, du 11 au 14 septembre 1967, du 4ème sommet de l’Organisation de l’Unité africaine, actuelle Union Africaine.

Aux yeux de Christophe Mboso, cette victoire diplomatique traduit la marque d’estime et de confiance que ses pairs, chefs d’Etat africains, témoignent à sa personne, et à travers le chef de l’Etat, au peuple congolais tout entier.

Activités du bureau

 Aussitôt élus, les membres du bureau ont mené quelques activités. Parmi les plus marquantes sont les visites auprès des chefs des confessions religieuses pour les sensibiliser à appuyer l’Assemblée nationale ; la réunion avec la délégation syndicale de l’Hôpital Général de Référence de Kinshasa aux fins de trouver une solution consensuelle à la crise qui menaçait son fonctionnement ; des audiences avec les Conseil panafricain des autorités traditionnelles et coutumières ; le Président de la CENI ainsi que le Directeur général de l’ONIP, etc.

Au chapitre de la diplomatie parlementaire, le bureau a accordé des audiences à quelques chefs de missions diplomatiques accréditées dans le pays, en l’occurrence des ambassadeurs de Chine, de Corée du Nord, de Belgique ainsi que le Directeur Général Adjoint chargé de l’Afrique au service européen en charge de l’Action extérieure.

Avec ses hôtes, le bureau a planché sur le resserrement des liens et des relations entre population et assemblées respectives, de la coopération au développement, lutte contre la Covid-19, le secteur des infrastructures et le renforcement d’une coopération et d’un partenariat d’égal à égal pour l’intérêt commun.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.