RDC/Révision ou changement de la constitution : Félix Tshisekedi lève le suspense

Par Crispin LONGOMBA

Le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, a levé le suspense autour du débat concernant la révision ou le changement de la constitution du 18 février 2006. C’était lors de son meeting, mercredi 23 octobre à Kisangani, province de la Tshopo, dans le cadre de sa visite officielle dans ce coin de la République .

« Notre constitution n’est pas bonne. Il est de notre devoir de doter le pays d’une constitution basée sur les réalités du Congo et rédigée par les Congolais eux-mêmes. D’ailleurs, la constitution actuelle a été rédigée à l’étranger, par des étrangers. Ces derniers l’ont conçue en fonction de leur mode de fonctionnement et non en fonction du nôtre », a déclaré le Président Tshisekedi devant les Boyomais.

Voulant faire allusion à l’article 220 de l’actuelle constitution, le Chef de l’Etat s’est montré légaliste.

« Les dispositions ayant trait au nombre de mandats du Président de la République relèvent de la compétence exclusive du Peuple Congolais. Or, il s’agit ici de désigner un groupe de Congolais intelligents, pour tâcher de revoir les articles qui ne permettent pas au pays de fonctionner correctement », a-t-il précisé. A titre d’exemple, le Chef de l’Etat a épinglé le caractère élastique, aussi bien dans le processus de la formation du gouvernement central que dans celui de la validation des mandats de députés nationaux. Il a également évoqué la guéguerre enregistrée çà et là, entre les gouverneurs des provinces et les assemblées provinciales. Ce sont de telles dispositions qui peuvent être revues, a-t-il conclu. Et d’ajouter : « Cette question ne constitue pas une urgence pour le moment. Elle peut être traitée l’année prochaine. Je mettrai en place une commission nationale, composées de membres issus de toutes les disciplines afin d’y réfléchir ».

Une rumeur très répandue attribuait la primeur de l’initiative de la révision constitutionnelle au Président Félix Tshisekedi. Celui-ci aurait, lors d’une tournée à l’étranger, émis le souhait de léguer au Peuple congolais, une constitution qui réponde aux aspirations de ce dernier. L’Udps, parti présidentiel, s’est aproprié l’initiative, affirmant avoir boycotté, en 2006, le vote référendaire de l’actuelle constitution, au motif que celle-ci n’était pas conçue dans l’intérêt du Peuple congolais. Elle dit également avoir promis, au temps du docteur Etienne Tshisekedi Wa Mulumba, de réviser ladite constitution, une fois advenue au pouvoir.

Conformément à l’article 218 de la constitution du 18 février, l’initiative de la révision constitutionnelle appartient au Président de la République, au gouvernement, après délibération au conseil des ministres, à chacun des chambres du parlement, à l’initiative de la moitié de ses membres, ainsi qu’à une fraction du Peuple congolais, en l’occurrence 100 000 personnes s’exprimant par une pétition adressée à l’une des deux chambres.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.