Balkanisation de la RDC : Macron tend un piège à Félix Tshisekedi

Par Albert MAFOLO

Au cours du point de presse conjoint Macron- Tshisekedi au palais de la Nation , le Président français Emmanuel Macron a proposé la réécriture de l’histoire du Congo avec l’ appui des experts et historiens français qu’ il propose de mettre à disposition pour raison de la cause.

 » Je vous propose , si cela va rencontrer la volonté du Président Tshisekedi, la réécriture de l’histoire de votre pays, le Congo. Et si le président le veut, je suis prêt à mettre à la disposition de la RD. Congo des historiens pour revisiter et réécrire l’histoire du Congo, donc de la colonisation à l’indépendance du Congo et de son espace géographique « .

Et il a déclaré en avoir parlé avec Paul kagame.

 » Et j’en ai parlé au Président Paul Kagame »

La grande question est de savoir s’il faudrait encore se demander si le piège est déjà tendu! Curieusement, les ivoiriens ont vu.

On ne le dira pas assez et cette question risque de passer inaperçue, surtout qu’ en fins stratèges, comme un bateau en navigation, Macron a embarqué l’ attention des Congolais à l’ephorie de son deal avec Fally Ipupa sur les rues de Bandalungwa, sur quoi se concentrent toutes les discutions des Congolais et Congolaises.

Cette proposition qui risquerait d’ être exploitée à l’insu du congolais  » distrait » est un piège tendu pour concrétiser le projet de balkanisation de la République Démocratique du Congo. Autrement, quelle en serait la raison d’en avoir parlé à Kagame ? Même l’abbé Kimoni ne pouvait que voir ça, et là, il aurait vu juste !

C’est une forme voilée de vouloir aboutir à mettre en place l’existence d’une équipe qui sera acceptée par la RD.Congo et les rwandais ou bien les banyamulenge seront au rendez vous et dont les conclusions nous seront opposables à tous et qui aboutiront à la partition du pays.

A vouloir mordre à cet appat dont l’hameçon a été à l’ avance ficelée avec Paul Kagame, les autorités Congolaises auront la corde au cou et il leur sera difficile de s’en défaire, pour l’avoir cautionné.

La RDC à la Yougoslavie? Devoir de mémoire

On s’en rappelera de l’histoire de la Yougoslavie.
C’est encore la France qui avait proposé le règlement pacifique de la guerre du Kosovo et qui avait abouti à la partition de la Yougoslavie en 4 ou 5 Etats et la France était le premier pays européen pour reconnaitre la Bosnie comme État indépendant et cette reconnaissance avait entrainé le démémbrement de la Yougoslavie.
Pas besoin des loupes pour voir que c’est le schéma de la Yougoslavie que l’officiel et premier citoyen français Emmanuel Macron est venu faire au Congo de façon voilée. « Bandal,c’est Paris » n’ était qu’une haute politique de camouflage. N’ en déplaise aux amis de la culture. Oui, ils ont aussi leur place dans la sphère congolaise, mais quel message fort en est découlé de ces festivités nocturnes, sous les crépitements des balles , les tueries, les viols des femmes et des jeunes filles, des pillages des ressources minières de la RDC !

La castel a été dégustée à volonté, maintenant c’est l’ heure des choses sérieuses.

S’il en a discuté avec kagame donc ils savent déjà l’aboutissement. Pourquoi d’abord en parler avec Kagame alors que le Congo n’est pas une province rwandaise ?

Il se trame quelque chose d’obscure. Le complot est gigantesque, les congolais doivent sortir de la distraction et s’assumer. Kagame n’est nullement bête de faire une guerre sans issue et sans avoir des assurances de la France alors qu’ils ont parlé du Congo avec Macron. Cette proposition de réécrire l’ histoire du Congo à la française, est celle dénoncée par Simon Kimbangu, en clairvoyant a souhaité à cœur et à cris que » l’ histoire du Congo soit écrite par les Congolais eux-mêmes ». Kimbangu parlait ainsi de la vraie histoire du Congo, de la destinée du Congo.

Macron sait que les Congolais aïeux du bas fleuve, pratiquaient la pêche à l’embouchure du fleuve Congo, piochaient leurs champs aux alentours, mais, Macron considère comme histoire que c’est « Diego Cao qui avait découvert l’embouchure du fleuve Congo ». De quelle histoire le patron du groupe pétrolier Total veut parler?

Sans nulle doute, Macron disposerait d’ une ébauche de sa nouvelle histoire qu’ils veulent poser pour raison de la cause en RDC. Ils vont tout faire pour biaiser l’histoire, et peut etre que ces historiens sont déjà dans leur laboratoire pour falsifier l’histoire, cacher, où bien, ils ont déjà subtilisé les documents de référence en Europe et partout ailleurs dans le monde, cacher les archives compromettant du HCR ect..

Il est temps que les Congolais sortent de leur léthargie et de la distraction pour sauver la nation. Les Congolais ont intérêt à braver leurs égos, à se réunir pour analyser la déclaration de Macron, discutez, approfondir dans tous les cercles : les collègues de service, les savants, les historiens, les étudiants, les enseignants, les médecins, les journalistes, les maraîchers, les magistrats, les avocats etc.

Ces débats doivent orienter la société civile pluriel sur ce qui se cache derrière cette déclaration de Macron faite triomphalement à Kinshasa.

À tous les Congolais de mesurer l’ampleur de la question et d’avoir en coeur net qu’il y’ a péril dans le demeure et que les enjeux sont de tailles. Ce qu’il ne faut pas dire est qu’ avec des déclarations multiples et convergentes : Sarkozy  » qu’il est vrai que les pays ne changent pas d’adresses, qu’il faudrait s’ arrêter un moment et organiser un dialogue conjoncturel entre la RDC pays immense avec des richesses vertigineuses et le Rwanda petit pays avec une densité démographique très élevée…… ». Les discours de tous les temps des uns et des autres qui estiment que la RDC serait trop vaste et maintenant les déclarations de réécrire l’ histoire de la RDC avec Macron, qu’il n’y a d’ombre d’aucun doute que la RDC serait un pays sur l’abattoir, font la survie ne dépendrait que du sens patriotique de ses citoyens et la détermination de ces dirigeants de maintenir le Congo est un et indivisible par une bonne gouvernance et une participation citoyenne.

A en croire les différentes déclarations et la position soutenue des armes puissances détenus par le M23 face auxquelles la monusco ne disposerait pas une armurie à la hauteur d’ en faire face, les appels au dialogue avec les mouvements rebelles et leurs parrains, ça sent le partage du gâteau. C’est comme si, à l’image d’un éléphant abattue, la RDC serait mise à la solde des grandes puissances où chacune a déjà ciblé son morceau.

À céder à ce piège de Macron, les européens vont faire un bloc et vont donner à cette épique d’historiens un mandat, la France connait déjà l’aboutissement et est entrain de chercher comment avaliser sa démarche par la nation congolaise. Une occasion à ne jamais lui donner. Il faut résister. Autrement, ça sera une brèche d’ ouverture tant cherchée, donc le Congo aura accepté BERLIN II que les tusti recherchaient depuis la guerre de l,’AFDL avec le président rwandais BIZIMUNGU.

C’est ce que Macron est venu dire au congolais mais de manière voilée. Si le Président Tshisekedi ou le Parlement Congolais acceptait la mise en place de cette équipe d’historiens européens, ou laisser cette idée évoluer dans les salons politiques,l’histoire retiendra qu’ils auraient milité à la mise en place de BERLIN II pour redéfinir les limites de la RDC.

C’est ça les négociations, la démarche recherchée par Kigali à travers le M23: L’autodétermination d’une partie, d’un pays, Berlin II.

L’histoire de la RDC est déjà écrite. Cela n’appelle plus à plus une question de Berlin II, son prétexte d’une équipe des experts, historiens soient-ils de race blanche. Le Congo ne manquent des historiens et les meilleurs. Et du reste, une histoire écrite par les congolais eux-mêmes entant qu’ acteurs et victimes.
Macron qui n’a posé aucune gerbe des fleurs nulle part sur toutes les mémoires qui font la fierté et l’histoire du Congo, n’a pas de nouvelle histoire à enseigner aux Congolais.
« Bandal c’est Paris » est une inculturation.
Bandal, c’est Bandalungwa !

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