RDC/Déchéance du ministre de l’économie,l’ombre d’un expatrié plane sur cette situation

Par Obed Bisidi

Il était visé par une motion de défiance depuis le 22 mars. Mercredi 30 mars, 277 députés sur 368 ont voté pour sa démission. Mais, de nombreux observateurs ont pu noter que ce n’est pas seulement la gestion du ministre de l’économie qui a été mise en cause, sa chute aurait été surtout provoquée par un expatrié comptant parmi des opérateurs économiques étrangers résidant sur le territoire congolais qui se livrent à des pratiques maffieuses. 

Certes, la décision de destituer le ministre congolais de l’Economie, Jean-Marie Kalumba, émane de l’Assemblée nationale. Elle a été prise dans le cadre du contrôle parlementaire. Nommé en 2021 par le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, le responsable du ministère de l’économie était critiqué, entre autres, pour son incapacité à lutter contre la hausse des prix des produits de première nécessité. Les députés nationaux lui ont aussi reproché de ne pas avoir su mettre en place une politique efficace pour accompagner et soutenir les pêcheurs congolais, notamment dans le cadre du dossier des quotas de pêche de chinchards obtenus par la RDC auprès de la Namibie. Tout cela était bien connu.

Mais, à ce jour, l’on ignore le côté obscur de ce dossier. En déclarant quelques instants avant sa déchéance  qu’il est «victime de ceux qui tirent profit des pratiques illicites» dans son secteur, Jean-Marie Kalumba ne croyait pas si bien dire.  Il ne savait qu’il révélait aux Congolais la vérité que l’on n’ose pas dire publiquement. Il n’a pas fallu longtemps pour que les noms de tireurs de ficelles commencent à sortir de l’ombre. Celui qui vient en tête de liste serait Ibrahim Ahmad Issaou, président de la communauté libanaise en RDC dont les liens avec Hezbollah  ne feraient l’objet d’aucun doute.

Opérant en RDC depuis plus de trente ans, le  patron de la société Socimex aurait gardé de mauvais souvenirs de Jean-Marie Kalumba à l’époque où ce dernier était inspecteur au ministère de l’économie.

Le péché de Jean-Marie Kalumba aurait  été d’avoir osé fourrer son nez dans les actions de ce sujet libanais et ceux de ses complices qui refuseraient de se soumettre aux lois de la République.

Trafic d’influence

Des sources généralement bien informées indiquent que la société Socimex ne payerait pas comme il se doit les taxes dues à l’Etat, lesquelles s’élèveraient à plusieurs millions de dollars US.  Accusé d’entretenir la corruption dans notre pays, l’on indique qu’il paierait l’impôt selon son bon vouloir, et que ce sujet libanais se targuerait de ses entrées à la présidence de la République. 

Ayant gardé une dent contre Jean-Marie Kalumba qu’il n’aurait pas réussi à gagner à sa cause, Ibrahim Ahmad Issaou  aurait donc décidé de tout mettre en œuvre pour obtenir sa destitution.   

C’est ainsi qu’à quelques jours de l’examen de la motion de défiance par la plénière de l’Assemblée nationale, l’homme d’affaires libanais se serait entretenu avec un groupe d’élus nationaux, qui s’en défendent. Tout devrait être fait, dit-on à voix basse, pour faire partir du gouvernement ce ministre devenu gênant.  

Jean-Marie Kalumba destitué, l’on indique cependant, dans certains milieux, que cet homme d’affaires ne devrait pas s’estimer heureux. Dans la mesure où, apprend-on, certains députés exigeraient le redressement fiscal de Socimex et de toutes les entreprises de son groupe. Dans le même ordre d’idées, l’on signale que dans les plus brefs délais, une pétition pourrait être déposée auprès de l’ambassade des États-Unis à Kinshasa pour exiger des sanctions contre cet expatrié que l’on soupçonne d’être en accointances avec des milieux terroristes à l’étranger. 

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