RDC/Goma : Trois pays africains alertent les décideurs sur le nombre croissant des cas de violations des droits contre les défenseurs fonciers

Par David Mahamba

Les défenseurs fonciers et environnementaux prennent des risques énormes et méritent une protection particulière, ont suggéré les parties prenantes à la plateforme des organisations de la société civile engagées dans la protection des droits fonciers en Afrique (CBI 10). C’était à l’issue d’une conférence de presse animée ce 11 Novembre 2021 à Goma dans le Nord-Kivu. Le Sénégal, le Cameroun et la République démocratique du Congo (RDC) ont brossé la situation cette catégorie d’activistes, qui, au stade actuel, est préoccupante dans plusieurs États africains.

Les différents rapports des organes du système des Nations unies et des ONG sur la protection des défenseurs des droits humains font état d’un échec pour les gouvernements africains, faute de la non exécution des instruments juridiques. Les défenseurs des droits fonciers en particulier, sont parfois victimes d’abus de droits et souffrent d’un manque de recours juridictionnel leur permettant d’obtenir réparation des préjudices subi, a reconnu le représentant de la RDC, maître Faustin MUTSUKUNDE, coordonnateur National de l’ONG AAP et Point Focal de la plateforme CBI 10. Ce dernier souhaite qu’il ait des actions réalisées par les Etats afin de bloquer l’hémorragie.

« L’ONG GLOBAL WITNESS spécialisée dans la dénonciation des conflits et violation des droits de l’homme, a dévoilé en juillet 2020, un sombre record. 219 personnes ont été tuées pour avoir défendu pacifiquement leurs maisons et s’être opposées à la destruction de la nature. On constate qu’il y a presque un silence autour de la protection des défenseurs des droits fonciers. On ne prend pas conscience qu’ils prennent des risques énormes, et qu’ils méritent une protection particulière. Nous avons eu à documenter beaucoup de cas d’abus de défenseurs des droits humains en RDC. Le rapport de l’ICCN renseigne que 21 écogardes ont été tués en 2020 dans le Parc national des Virunga » a dit Maître Faustin MUTSUKUNDE.

Cependant, le point focal de CBI 10 en RDC, reconnaît certains efforts fournis par les autorités étatiques à travers les actions de plaidoyers. Il demande aux Etats de prendre conscience des spécificités du travail de défenseurs des droits fonciers, tout en mettant en place et en œuvre les cadres juridiques qui les protègent.

De son côté, MAMADOU MBALO de l’ONG CICODEV qui a représenté le Sénégal, a salué la tenue de ces assises liées à la thématique d’importance capitale. Il a indiqué que la situation foncière fait paraître un climat conflictuel entre l’État et les opérateurs économiques dans son pays.

Cette plateforme des organisations de la Société Civile, fait un appui de plaidoyers auprès des autorités sénégalaises, en faveur des défenseurs. Démarche soutenue par le Camerounais Dr YUSUFA ADAMU qui pense que l’état a l’obligation d’assurer la protection à tout acteur qui défend la cause noble.

Signalons que cette conférence de presse intervient au lendemain de l’atelier de deux jours, organisé par la plateforme des organisations de la société civile engagées dans la protection des défenseurs des droits fonciers en Afrique ((CBI 10).

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.