RDC/L’intégralité du discours de FATSHI sur l’état de la nation

Sans commentaires

Honorable Président de l’Assemblée Nationale,

Honorable Président du Sénat,

Honorables Députés Nationaux et Sénateurs,

Distingués Invités,

Mes très chers Compatriotes,

C’est toujours avec une immense joie et un agréable plaisir que je me retrouve

devant vous en cette période de l’année, conformément à la disposition

pertinente de notre Constitution qui prévoit en son Article 77, que le Président

de la République prononce, une fois l’an, un discours sur l’état de la Nation

devant l’Assemblée Nationale et le Sénat, réunis en Congrès.

J’ai donc tenu, ce jour, au strict respect de cette tradition, à l’instar des deux

années précédentes, en vous présentant le bilan de diverses actions menées au

cours de l’année 2021 qui s’achève. J’apporte ainsi des réponses et des

éclaircissements aux nombreuses préoccupations de notre Peuple sur les

différentes questions vitales qui touchent à la marche et à la survie de notre

Nation.

Mais avant toute chose, en vue d’honorer la mémoire de nos compatriotes civils

et militaires tombés à cause de l’activisme des groupes armés et de la violence

aveugle du groupe terroriste ADF, au cours de cette année, je vous prie de bien

vouloir accepter d’observer un moment de recueillement. (Je vous remercie).

Honorables Députés Nationaux et Sénateurs,

Je reste fermement convaincu que l’une des plus grandes questions qui taraude

nos esprits, celle que certainement chacun de nous porte comme une écharde

sous la peau, a trait à ce climat d’insécurité permanente et récurrente qui sévit

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à l’Est de notre pays. Ce climat délétère a toujours menacé son intégrité

territoriale et prêté à diverses interprétations.

Compte tenu des drames indicibles que vivent les populations de nombreuses

contrées de cet espace, j’avais donc décrété au mois de mai de cette année, au

regard de l’Article 85 de notre Constitution, l’état de siège dans les Provinces du

Nord-Kivu et de l’Ituri, en proie à des violences que sèment les forces négatives

constituées en groupes armés, depuis plus d’un quart de siècle. Le but visé reste

celui de mobiliser tous les moyens multiformes dont dispose la République, pour

définitivement vaincre ce mal qui anéantit tous nos efforts de développement.

En ma qualité de Garant de l’intégrité territoriale, c’est ici le lieu de renouveler

solennellement mon engagement constitutionnel en réaffirmant que je ne

ménagerai aucun effort pour restaurer la paix et la sécurité en n’importe quels

coins et recoins de la République. J’interpelle donc la conscience collective de

chacun de nous, Congolaises et Congolais et j’en appelle au sursaut et au sens

patriotique, en affirmant qu’il n’existera jamais de Congolais sans le Congo de

leurs rêves.

En dépit de nos divergences d’approches, et c’est ma conviction ultime et

profonde, l’intégrité de la Nation congolaise doit demeurer la préoccupation de

tous les Congolais, tel que nous l’avons déjà démontré à maintes reprises, au fil

des temps.

Je saisis cette opportunité pour féliciter les deux Chambres du Parlement qui,

dans leur souci de voir la paix revenir dans ces contrées de l’Est de la

République, ont toujours autorisé les renouvellements successifs de l’état de

siège, conformément aux textes légaux en vigueur. Ce qui a permis à nos Forces

Armées de mener sereinement des actions nécessaires au rétablissement de la

paix dans ces deux Provinces et de consolider les acquis des opérations.

En effet, depuis l’instauration de cet état de siège, j’ai personnellement veillé à

ce que nos vaillantes forces de Défense et de Sécurité disposent de tous les

moyens nécessaires pour mener à bien les opérations sur le terrain. Je note

avec satisfaction que nos forces armées ont progressivement réussi à faire

bouger les lignes et à reprendre plusieurs bastions jadis occupés par l’ennemi.

Des chefs de bande ont été neutralisés, et plusieurs éléments de ces forces

négatives se sont rendus. Certes, l’ennemi, dans sa fuite et sa nuisance

légendaire, commet des massacres sur les populations civiles, mais cela ne va

pas altérer ma détermination à ramener la Paix dans notre pays.

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Je voudrais, Honorables Députés Nationaux et Sénateurs, fustiger ici cette

campagne de dénigrement et de démobilisation menée par une infime minorité

de nos compatriotes, jouant à chaque coup, des rôles pernicieux d’étouffoirs,

comme pour confirmer que l’insécurité qui règne en cette partie de notre pays

les confortait dans leurs entreprises. Je les invite à rejoindre le camp de la patrie,

car ce n’est que dans l’unité et la concorde que nous arriverons à vaincre cet

ennemi qui a pris l’habitude de semer la désolation dans nos villes et villages.

C’est l’occasion pour moi de saluer la montée en puissance de notre armée et

la bravoure de nos soldats qui, en dépit de toutes ces tractations

démobilisatrices, continuent sous le drapeau, à donner le meilleur d’eux-mêmes,

et ce, jusqu’au sacrifice suprême, pour la défense de l’intégrité et de la

souveraineté de notre pays. Unissons-nous, chers compatriotes, derrière nos

Forces de Défense et de Sécurité, car la victoire finale appartient à la Mère-

Patrie, la République Démocratique du Congo que nous ne trahirons jamais.

Je souligne que, dans le but de rétablir la paix sociale dans ces contrées en proie

à l’insécurité, j’ai initié la mise en place du Programme chargé du désarmement,

de la démobilisation, du relèvement communautaire et de la stabilisation,

P/DDRCS en sigle, pour encourager les compatriotes qui sont dans les groupes

armés à déposer les armes et à réintégrer la vie communautaire, loin du métier

des armes. Je saisis cette opportunité pour saluer l’appui reçu des différents

partenaires dans la mise en place de ce programme ; et je profite également de

cette tribune pour saluer la contribution des Nations Unies, qui à travers la

MONUSCO, soutien notre pays dans cette volonté de pacification et de stabilité

dans la partie Est de notre territoire.

Mais, comme la Paix va de pair avec la justice, j’ai instruit le Gouvernement de

la République à mettre en œuvre des mécanismes réparateurs, notamment celui

de Justice transitionnelle, au bénéfice des victimes.

Par ailleurs, certaines forces terroristes opèrent également dans d’autres pays

voisins. C’est le cas des ADF qui écument spécialement la frontière commune

entre l’Ouganda et la République Démocratique du Congo. Ainsi, pour les

combattre plus efficacement, nos deux pays ont convenu tout récemment de

mutualiser leurs efforts en vue de mener des opérations conjointes contre cet

ennemi commun ; notre Parlement dûment informé. Je veillerai à limiter au

temps strictement nécessaire à ces opérations, la présence de l’armée

ougandaise sur notre sol.

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Honorables Députés Nationaux et Sénateurs,

Permettez-moi de relever que les grandes villes de notre pays n’ont

malheureusement pas été épargnées par des cas d’insécurité commis par des

délinquants de tout bord, communément appelés « Kulunas », et des coupeurs

de routes, qui ont délibérément choisi de troubler la quiétude des paisibles

citoyens, en les terrorisant aussi bien à l’arme blanche qu’à l’arme à feu. Une

mauvaise culture qui doit absolument être bannie de notre société.

Pour anéantir tous ces fléaux et garantir la sécurité des personnes et de leurs

biens sur toute l’étendue du pays, j’ai instruit le Gouvernement de la République

de prendre toutes les mesures idoines contre ces marginaux. Je me réjouis des

premiers résultats obtenus par l’expérience du Centre pilote de Kaniama-Kasese.

Jadis abandonnés à eux-mêmes, aujourd’hui ces jeunes compatriotes,

maîtrisent plusieurs métiers dont la maçonnerie, la menuiserie, l’agriculture et

l’élevage. Je demande au Gouvernement d’intensifier ces efforts de réinsertion

sociale des jeunes désœuvrés sur l’ensemble du territoire pour leur meilleure

contribution au développement du pays.

Honorables Députés Nationaux et Sénateurs,

A mon accession à la Magistrature suprême, j’annonçais que l’Etat de droit, une

justice indépendante, la lutte contre la corruption et l’impunité constituaient le

leitmotiv de mon action dans son volet de la gouvernance politique. C’est dans

ce sens qu’il faut placer la redynamisation de certaines structures. En effet, j’ai

mis un point d’honneur à améliorer l’efficacité de l’Inspection Générale des

Finances, (« IGF », en sigle)

dont l’action était, jusqu’à mon arrivée, peu perceptible. De même, la création

de l’Agence de Prévention et de Lutte contre la Corruption, APLC, répondait à

cet impératif.

Placée sous mon autorité directe, l’Inspection Générale des Finances contribue

efficacement à l’effort d’assainissement des finances publiques et cela, à la

grande satisfaction de nos populations. Néanmoins, l’IGF ne peut remplacer

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l’action du Pouvoir judiciaire ayant seul la mission constitutionnelle de dire le

droit.

Je reste convaincu que l’instauration de l’Etat de droit et de l’autorité de l’Etat

impose une justice consciente de son rôle et de son indépendance, et ceci devait

être notre perception commune.

Malheureusement, en dépit de certains progrès que je salue, je ne saurais rester

indifférent, en ma qualité de Magistrat suprême, aux cris de détresse et de

désolation des congolaises et congolais qui, chaque jour qui passe, réclament

plus de garanties d’une bonne et saine administration de la justice.

Aujourd’hui encore sur le banc des accusés, notre justice devait pourtant

rassurer tout le monde, nantis ou non, puissant comme faible, en ayant pour

égard que la protection des droits. Bref, une justice qui, non seulement dit le

droit, mais rassure que le droit, alors le bon, a été dit.

Je réaffirme mon engagement à poursuivre les réformes courageuses dans le

secteur de la justice, y compris celles relatives aux structures et à la qualité de

leurs animateurs suivant le principe « l’homme qu’il faut à la place qu’il faut ».

J’encourage le Conseil Supérieur de la Magistrature à faire fonctionner les

chambres disciplinaires afin que la sanction soit la seule récompense des

mauvais magistrats qui, par leur comportement, ternissent l’image de toute une

institution voulue un Corps d’élite.

Dans le souci de résorber les problèmes récurrents des effectifs insuffisants des

Magistrats, le Gouvernement est appelé, avec le concours du Conseil Supérieur

de la Magistrature, à finaliser le processus de recrutement dont le dernier en

date remonte malheureusement à plus d’une décennie.

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Dans le cas particulier de la Cour Constitutionnelle, actuellement très sollicitée

dans le cadre de la protection des droits et libertés des citoyens, ce que je salue

et encourage, l’expérience a toutefois démontré que, lors du traitement des

contentieux électoraux, les neufs juges qui la composent sont souvent

débordés, au regard des contraintes de délais.

J’encourage donc le Président de cette Juridiction à travailler avec le

Gouvernement, afin de mettre en place le Corps des Conseillers référendaires,

un outil technique légal qui se révèlera déterminant dans le traitement desdits

dossiers et dans la pérennisation de la jurisprudence.

C’est dans le même sens que j’entends rendre opérationnels dans les tout

prochains jours les différents organes et structures de la Cour des Comptes, la

plus haute instance de contrôle des finances publiques, afin qu’elle joue

pleinement son rôle de patrouilleur financier en chef, avec l’appui de l’Inspection

Générale des Finances.

J’attends que ces mêmes performances soient au cœur de l’action de l’Agence

de Prévention et de lutte contre la Corruption, de la Cellule Nationale de

Renseignements Financiers ainsi que d’autres Services supérieurs de contrôle,

en tant que dispositifs de la lutte contre la corruption, le détournement des

deniers publics, le blanchiment de capitaux, la fraude, et même le financement

du terrorisme.

Honorables Députés nationaux et Sénateurs,

La mobilisation des investissements dont nous avons besoin pour créer des

richesses et développer notre pays, nécessite un bon climat des affaires.

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Ceci implique qu’en permanence, nous soyons non seulement attentifs aux

doléances des opérateurs économiques mais aussi et surtout que nous

imaginions des mécanismes pouvant permettre d’améliorer les conditions

d’exercice des affaires et en assurer le suivi.

Au cours de cette année, j’ai réitéré au Gouvernement ma volonté de prendre

en charge avec efficacité la problématique du climat des affaires par une

nouvelle approche de suivi-évaluation jamais expérimentée dans notre système

de gouvernance afin de rassurer les investisseurs.

A cet effet, j’ai le plaisir d’annoncer la mise sur pied d’un outil qui va désormais

permettre, en temps réel, à moi-même, au Premier Ministre, ainsi qu’à chacun

des membres du Gouvernement concerné, de suivre méticuleusement le rythme

de mise en œuvre des réformes et assignations relatives au Climat des affaires.

Il s’agit, en fait, d’un Tableau de bord numérique taillé sur mesure, à partir du

Programme du Gouvernement.

Aussi, j’invite le Parlement à parachever le cadre légal relatif, d’une part, à

l’organisation et au fonctionnement des tribunaux de commerce et, d’autre part,

aux dispositions nationales complémentaires au Droit de l’OHADA.

En outre, la rationalisation de la fiscalité demeure la réponse appropriée aux

tracasseries souvent dénoncées par les opérateurs économiques. Il faut des

réformes innovantes en la matière pour y remédier.

Honorables Députés Nationaux et Sénateurs,

Je voudrais saluer une fois de plus, la détermination, la fermeté et la ferveur

avec lesquelles vous aviez, toutes tendances confondues, accepté de répondre

favorablement à mon appel de ralliement dans une UNION SACREE DE LA

NATION, un appel exaltant, à la fois de cœur et d’esprit, en vue de consolider

les principes et les valeurs autour des actions nobles, à même de répondre

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positivement aux nombreuses et anxieuses attentes de notre Peuple, les mêmes

attentes malheureusement non comblées depuis des décennies.

Permettez-moi de vous rappeler que cet engouement et ce nouvel élan ont

permis de mettre rapidement en place de nouveaux Bureaux tant à l’Assemblée

Nationale qu’au Sénat et de former le Gouvernement actuel appelé à défendre

les intérêts de la population. Ce qui a réellement permis de faciliter les échanges

et de jeter des réelles passerelles de collaboration entre les différentes

Institutions de la République.

Je rappelle que ce Gouvernement de la République a comme principales

missions :

– la restauration de la Paix et de la Sécurité,

– la relance de l’économie nationale ;

– l’assainissement de la gestion des finances publiques ;

– la lutte contre la corruption sous toutes ses formes ;

– l’amélioration qualitative des conditions de vie de nos populations ;

– la Couverture Santé Universelle ;

– l’application de la gratuité de l’enseignement comme prescrit dans la

Constitution ;

– Et le renforcement de l’autorité de l’Etat ainsi que de l’Etat de droit.

Je relève aussi que la mise en œuvre, sous mon impulsion, de ces différents

piliers, est à la base de l’amélioration progressive et qualitative de la

gouvernance politique, économique et sociale, qui donne déjà des résultats qu’il

sied de soutenir.

C’est ici pour moi le lieu de saluer la cohésion perceptible autour de l’Union

Sacrée de la Nation, en dépit de petites querelles de clochers que je considère

d’ailleurs comme des manifestations éloquentes de l’expression même de la

démocratie. En outre, je tiens à préciser que malgré son appartenance à la

Majorité ou à l’Opposition, chacun de nous doit pleinement jouer sa partition,

dans l’amour du pays, de notre Peuple et dans le respect des Institutions.

Dans cet esprit, je tiens à exprimer le profond respect que j’éprouve à l’égard

de notre Peuple, pour sa farouche détermination à garder toujours allumée la

flamme de l’unité nationale, en dépit de l’adversité et de toutes les épreuves

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que nous impose cette marche vers la paix, la démocratie, l’unité, la cohésion,

l’Etat de droit et le Progrès Social.

Honorables Députés Nationaux et Sénateurs,

En même temps que je reconnais l’harmonie dans les relations entre différentes

Institutions au niveau national, je dois malheureusement mentionner que

l’année 2021 a fondamentalement été caractérisée par l’instabilité des

Assemblées et Gouvernements provinciaux.

En effet, les conflits entre ces Institutions provinciales se sont exacerbés au

cours de cette année, au point d’hypothéquer foncièrement le développement

des Provinces concernées. Il y a lieu de noter que 14 Provinces sur 26 ont connu

la destitution de leurs Gouverneurs par les Assemblées Provinciales. A la suite

de ces mêmes conflits, certains Présidents des Assemblées Provinciales ont aussi

été démis de leurs fonctions.

Il est extrêmement important pour chacun de ces acteurs provinciaux de

prendre réellement conscience qu’aucun développement ne peut se faire dans

pareil contexte de crise. La prochaine session de la conférence des Gouverneurs

sera l’occasion de réfléchir autour des pistes de solutions à cet épineux

problème.

Par ailleurs, je vous exhorte vivement à envisager l’amendement de certains

textes légaux se rapportant à la gestion des Institutions provinciales. J’invite

une fois de plus, les députés provinciaux et les gouverneurs à observer leurs

prérogatives, dans le strict respect des lois de la République, en s’abstenant de

tout acte qui puisse bloquer le bon fonctionnement des Provinces. Entretemps,

le Sénat, en tant qu’émanation des Assemblées Provinciales, est appelé à

poursuivre ce rôle de médiateur et de conseil auprès de leurs animateurs, pour

que règne l’harmonie au sein de nos Provinces.

Honorable Président de l’Assemblée Nationale,

Honorable Président du Sénat,

Honorables Députés Nationaux et Sénateurs,

Distingués Invités,

Mes très chers Compatriotes,

J’estime utile d’attirer l’attention de tous sur les préparatifs des prochaines

élections. En effet, le processus électoral avec ses enjeux, oblige que nous nous

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engagions, dès à présent, pour des élections que nous voulons crédibles en

écartant les différents obstacles tant juridiques que matériels qui en constituent

les pesanteurs.

Mon engagement de faire de la République Démocratique du Congo un Etat

véritablement démocratique ne peut se concrétiser sans l’organisation

d’élections libres, démocratiques, transparentes et dans le délai constitutionnel.

Je lance donc un appel solennel à tout notre Peuple pour accompagner

démocratiquement la Commission Electorale Nationale Indépendante et pour

s’impliquer activement dans le processus électoral. Je rappelle que celui-ci a

déjà commencé avec la désignation de ses nouveaux animateurs, après

consultation des Confessions religieuses et validation par l’Assemblée Nationale.

Afin de parachever la composition du Bureau de la CENI, j’invite instamment

ceux des acteurs politiques qui traînent encore les pieds, à désigner rapidement

leurs représentants respectifs au sein de ce Bureau. J’invite, en même temps,

le Gouvernement à mobiliser et à disponibiliser les moyens financiers

conséquents pour permettre à la CENI de respecter les délais d’organisation de

ces élections, afin qu’elles se tiennent effectivement en 2023. Pour ce faire, il

est également important que le Parlement procède diligemment au vote des lois

encore en souffrance, pour un aboutissement heureux du prochain cycle

électoral.

Honorables Députés Nationaux et Sénateurs,

Comme je l’ai évoqué au début de mon adresse, notre pays a souffert de crises

sanitaires survenues au cours de cette année. En effet, la pandémie de Covid-

19 n’a pas épargné la République Démocratique du Congo. Même si notre pays

affiche à ce jour un taux de mortalité relativement faible, je vous exhorte à

continuer d’observer strictement les mesures barrières, car l’apparition

successive de nouveaux variants montre que nous n’en avons pas encore fini

avec cette pandémie. J’en appelle ainsi à la vigilance de nos services aux

frontières, d’appliquer rigoureusement les mesures édictées à cet effet.

Dans l’état actuel des connaissances, le vaccin demeure le moyen le plus

efficace d’éviter les formes graves de la maladie. En effet, les données collectées

à ce jour montrent, sans aucun doute, que les gains en termes de protection

des personnes vaccinées contre les formes graves de la maladie supplantent les

effets indésirables et souvent passagers, attribuables au vaccin. Je recommande

vivement à la population de se faire vacciner pour se protéger.

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En plus de la pandémie de Covid-19 et de l’épidémie de la maladie à virus Ebola,

notre pays a été fortement éprouvé par d’autres urgences sanitaires. C’est

notamment le cas de l’épidémie de méningite dans la province de la Tshopo et

celle de Monkey Pox déclarée récemment au Maniema. Nos équipes sont à pied

d’œuvre pour y mettre fin dans le cadre d’une riposte appropriée.

Je saisis cette opportunité pour saluer la compétence des scientifiques congolais

qui ont fait rayonner notre pays, avec entre autres, la mise au point du

médicament EBANGA, dûment certifié sur le plan international, pour son

efficacité dans le traitement de la maladie à virus Ebola.

Honorables Députés Nationaux et Sénateurs,

Toutes les urgences et catastrophes sanitaires que nous avons connues cette

année, et même bien avant, nous ont appris une grande leçon, celle de savoir

que pour mieux prévenir et riposter, il nous faut absolument construire un

système de santé plus solide et plus résilient, pour le bénéfice de tous les

Congolais. C’est la raison pour laquelle j’ai fait de la Couverture Santé

Universelle une Cause nationale en République Démocratique du Congo. Dans

les prochains jours, le Gouvernement mettra tout en œuvre pour rendre

effective cette vision, par ailleurs fortement souhaitée par notre Peuple.

A cet effet, je vous rappelle que nous disposons d’ores et déjà d’une Stratégie

nationale en la matière, d’un cadre de pilotage et de coordination, ainsi que de

tous les instruments de facilitation pour son déploiement sur l’ensemble du

territoire national. En outre, le Gouvernement s’apprête à verser au Fonds de

Solidarité de Santé, la contribution pour la prise en charge des indigents, ainsi

que la part patronale de la contribution des Agents de carrière des services

publics de l’État.

Il est temps que la pauvreté et le manque de ressources financières ne

constituent plus de barrière à l’accès aux services et aux soins de santé de

qualité.

Honorables Députés Nationaux et Sénateurs,

Cette année, notre pays a eu le privilège d’assumer la présidence tournante de

l’Union Africaine. Dans mon discours d’acceptation, j’avais annoncé mon

intention de mettre « l’Union Africaine au service des Peuples africains

». Cette formulation m’avait paru conforme au thème général retenu pour

l’exercice 2021, à savoir « Arts, Culture et Patrimoine : Leviers pour

construire l’Afrique que nous voulons ».

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Les arts et la culture sont en effet l’expression de la créativité de nos peuples.

Au moment où ce mandat tend vers sa fin, je peux dire ma fierté d’avoir

contribué à mettre l’Union Africaine au service des peuples. J’ai mis au centre

de mon action, les questions liées à l’albinisme, l’égalité des sexes, les violences

faites aux femmes et aux filles, la lutte contre le changement climatique et la

protection des communautés locales et peuples autochtones. C’est dans ce

cadre qu’il faut situer : la mobilisation des pays africains autour du prochain

Colloque international sur la reconstitution des biens culturels et la renaissance

africaine ; la tenue de la Conférence de Kinshasa sur l’égalité des sexes en

Afrique et l’adoption de la Déclaration de Kinshasa sur l’égalité des sexes ; la

Conférence de Kinshasa sur la Masculinité Positive et l’adoption de la Déclaration

de l’Union Africaine pour mettre fin aux violences faites aux femmes et aux filles.

Et enfin, l’organisation du Colloque Panafricain de Kinshasa sous le thème «

Solidarité Africaine pour une Afrique en faveur des Personnes atteintes

d’Albinisme ».

Au cours de cette année 2021, j’ai également porté la voix de l’Afrique au niveau

international, surtout dans le contexte de COVID-19, pour réclamer au profit du

continent les meilleures conditions de lutte contre la pandémie et de relance de

nos économies nationales.

A cet effet, lors du Sommet de Paris sur le financement des économies africaines

en mai 2021, j’ai plaidé pour plus de moyens financiers en faveur de l’Afrique et

pour la poursuite et le renforcement des mécanismes mis en place pour soulager

les pays africains tombés dans des situations de surendettement à cause des

effets de la pandémie. Au sommet du G20 à Rome, au nom de l’Afrique, j’ai

appelé les pays participants à concrétiser leurs engagements en faveur de la

préservation des forêts du Bassin du Congo, à travers des financements

conséquents. Dans le domaine sanitaire, j’ai soutenu la campagne en faveur de

l’opérationnalisation de l’Agence Africaine de Médicaments et dans le cadre de

la lutte contre la Covid-19 j’ai porté l’ambition légitime de l’Afrique à produire

les vaccins sur le continent.

Par ailleurs, j’ai réclamé, dans le cadre de la réforme en cours du Conseil de

Sécurité des Nations Unies, quatre sièges pour l’Afrique, dont deux membres

non permanents et deux autres membres permanents.

Toujours sur le plan continental, j’ai été à l’avant-plan de nombreuses initiatives

de préservation de la paix. Plus particulièrement, j’avais dès le début de mon

mandat pris à bras le corps la problématique du différend qui oppose depuis

plusieurs années l’Éthiopie, l’Égypte et le Soudan autour du Grand barrage

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Ethiopien de la Renaissance. Ces efforts ont permis de créer une dynamique de

dialogue permanent. La tenue à Kinshasa en avril 2021 de la Première

conférence ministérielle sur ce conflit a été un moment clé de cette dynamique.

La Présidence de l’Union Africaine était l’occasion pour la RDC, de retrouver sa

place dans les instances internationales. En effet, depuis des décennies, il n’y

avait aucune politique nationale pour positionner nos nombreux experts au sein

des Organisations internationales, ce qui était incompréhensible. J’ai donc

décidé de changer cet état de fait et je suis heureux d’annoncer qu’au cours de

cette année, un compatriote a été élu Président de la Commission africaine des

droits de l’homme et des peuples, et un autre membre de la Commission du

Droit International des Nations Unies. De plus, une Congolaise a été nommée

au poste de Directrice des Ressources Humaines de la Commission de l’Union

Africaine.

Honorable Président de l’Assemblée Nationale,

Honorable Président du Sénat,

Honorables Députés Nationaux et Sénateurs,

Distingués Invités,

Mes très chers Compatriotes,

Depuis mon arrivée au pouvoir, j’ai fait du retour de la République Démocratique

du Congo sur la scène internationale, l’une de mes priorités, avec un objectif

clair, celui d’ouvrir notre pays au monde et de briser son isolement diplomatique.

La réintégration de notre pays dans le concert des nations est ainsi devenue

une réalité. En effet, le nombre de pays qui ont accrédité leurs Ambassadeurs

en RDC ne cesse de croître, avec l’enregistrement tout récemment des

demandes de l’Australie, de l’Indonésie et d’autres pays ayant des

Ambassadeurs non-résidents, soucieux de voir leurs ambassades s’ouvrir à

Kinshasa.

Sur le plan régional, nos énergies ont été déployées pour maintenir une politique

de bon voisinage avec nos neuf voisins. Ainsi, nous avons intensifié les contacts

sur le plan bilatéral avec notamment le Burundi, l’Ouganda et le Rwanda.

Pour redynamiser les relations avec nos Partenaires, d’une part, j’ai nommé de

nouveaux ambassadeurs en Belgique, en France, en Chine et en Côte d’Ivoire

et, d’autre part, j’ai désigné nos Représentants Permanents auprès des Nations

Unies, à New York et à Genève.

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Enfin, j’ai demandé au Gouvernement de veiller à la mise en place des réformes

au sein de l’appareil diplomatique national et d’entamer le processus de la prise

en charge adéquate de nos diplomates et de leurs familles à l’extérieur du pays.

Honorables Députés Nationaux et Sénateurs,

Au cours de l’année 2021, notre Coopération internationale a aussi connu des

avancées significatives avec nos divers Partenaires de l’Amérique, de l’Asie et

de l’Océanie. Les retombées de la redynamisation de notre diplomatie ne sont

plus à démontrer, comme en témoignent plusieurs Projets, Accords et

Memoranda d’Entente que notre pays vient de conclure.

Honorables Députés Nationaux et Sénateurs,

Du 31 octobre au 12 novembre 2021, s’est tenue à Glasgow, la vingt-sixième

conférence sur les changements climatiques. A cette occasion, j’ai hautement

porté l’ambition de la République démocratique du Congo à assumer son

leadership naturel comme « Pays solution » face aux défis climatiques actuels,

en raison des ressources naturelles exceptionnelles dont elle regorge. J’ai eu à

rappeler qu’avec environ 52% des ressources en eau douce représentant 10%

de celles du monde, en plus de ses forêts et de sa biodiversité, notre pays s’est

résolument inscrit, au cours de ces assises, dans une perspective de

matérialisation effective de son agenda.

L’objectif n’était pas de vanter, une fois de plus, les potentialités naturelles de

notre pays, mais plutôt de mettre le cap uniquement vers des actions à impacts

concrets sur la vie des populations. A cet effet, j’ai clairement indiqué qu’il est

impératif de concilier la conservation de nos forêts et de nos tourbières pour

juguler la crise climatique, avec notre engagement à combattre la pauvreté, qui

est l’une des causes majeures de la déforestation en Afrique.

En effet, avant d’interdire aux Congolais vivant à MONKOTO ou à EPULU, pour

ne citer que ces deux agglomérations, de pratiquer l’agriculture itinérante sur

brûlis, dans le but de subvenir aux besoins de leurs familles, il est préférable de

leur proposer, au préalable, des alternatives durables.

Pour y parvenir, j’ai lancé, de manière non équivoque, un appel à l’action, au

moyen des partenariats gagnants-gagnants, notamment avec les pays

industrialisés, en vue de mobiliser des financements adéquats.

En somme, la République démocratique du Congo ne fait que réclamer des

compensations justes et équitables pour sa contribution avérée à la stabilisation

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du climat sur l’ensemble de la Planète. Elle prône par ma voix, la mise en place

de prix plus justes des crédits-carbones, qui devraient se situer autour de 100

dollars américains, en lieu et place de 5 dollars pratiqués actuellement, qui sont

disproportionnés et dérisoires.

J’ai également parlé des forêts du Bassin du Congo dont la RDC détient plus de

60% et qui représentent actuellement le premier poumon de la Planète. Notre

démarche rappelle en urgence qu’en vue de préserver cet acquis naturel, il faut

investir dans la mise en place de projets de développement structurants, au

bénéfice des populations riveraines depuis longtemps défavorisées.

La mobilisation, tous azimuts, obtenue autour de cette urgence constitue une

étape cruciale dans la bonne direction. La conférence de Glasgow a été aussi

une opportunité de mettre en évidence le fait que la RDC regorge de métaux

stratégiques, en l’occurrence le cobalt et le lithium, qui sont indispensables à la

transition énergétique.

A cet effet, j’ai instruit le Gouvernement d’accélérer la création d’une véritable

chaîne de valeurs dans ce secteur. La tenue du « DRC Africa Business Forum »

procède par ailleurs de cette logique. Il s’est agi de promouvoir des

investissements nécessaires pour valoriser l’immense mix énergétique de notre

pays, constitué notamment de l’hydroélectricité, du solaire et de la biomasse.

Honorables Députés Nationaux et Sénateurs, l’intérêt suscité pour notre

pays à Glasgow, a permis d’obtenir d’importants résultats :

1. La signature de la déclaration politique relative au second partenariat

RDC-Initiative pour les forêts de l’Afrique centrale, CAFI en sigle, pour un

montant de 500 millions de dollars américains ;

2. L’appui financier de 1,5 milliard de dollars américains pour la protection

des forêts et tourbières du Bassin du Congo, activable à partir de l’année

2022 ;

Dans la même optique, des accords et partenariats bilatéraux portant sur des

financements importants sont en cours de négociation avec des Etats et divers

Partenaires techniques et financiers dans les secteurs de l’agriculture résiliente,

pour lutter contre la déforestation, améliorer les infrastructures et assurer le

développement des peuples autochtones.

Pour un meilleur suivi de ce dossier stratégique, j’ai instruit le Gouvernement à

accorder le bénéfice de l’urgence, tant au processus de formalisation qu’à la

mise en œuvre de ces partenariats.

16

J’ai également demandé au Gouvernement de s’assurer de manière

permanente, que le positionnement de la République Démocratique du Congo

comme « Pays solution » à la crise climatique soit maintenu et consolidé, aussi

bien dans le cadre du suivi des recommandations de la COP26, que dans celui

des préparatifs de la COP27 prévue en Egypte.

Honorable Président de l’Assemblée Nationale,

Honorable Président du Sénat,

Honorables Députés Nationaux et Sénateurs,

Distingués Invités,

Mes très chers Compatriotes,

Faudrait-il rappeler à nos souvenirs que dès ma prise de fonction, la République

Démocratique du Congo a renoué le contact avec le Fonds Monétaire

International, pour pouvoir bénéficier des financements nécessaires en termes

d’appuis budgétaires et d’autres, afin de soutenir les différentes réformes

envisagées. La reprise de la coopération avec cette institution permet à la fois

au pays de renforcer les capacités de l’Etat et de soutenir les activités

productives, en vue de la relance effective de la croissance économique et de

l’éradication progressive de la pauvreté.

Je me suis personnellement investi pour donner l’impulsion nécessaire à notre

action diplomatique de mobilisation des ressources extérieures, ce qui a permis

leur progression sensible, en dépit de l’impact négatif de la pandémie de Covid-

19. Ces contacts avec nos Partenaires au développement, notamment le FMI,

ont abouti à la signature d’un Accord permettant à la RDC d’accéder dans un

premier temps, en 2020, au déboursement de 732 millions de dollars

américains, au titre de la Facilité de crédit rapide, ayant contribué au relèvement

du niveau de nos réserves internationales.

Par la suite, la RDC a conclu un Accord triennal au titre de la Facilité de crédit

élargi pour un montant de 1,5 milliards de dollars américains. Ces appuis,

Honorables Députés Nationaux et Sénateurs, ont permis à notre pays de

soutenir son Programme de réformes à moyen terme qui vise notamment, le

maintien de la stabilité macroéconomique, l’accroissement de la marge de

manœuvre budgétaire ainsi que la promotion d’une croissance économique

durable. Pour le seul exercice 2021, la RDC a bénéficié de la part de ses

partenaires extérieurs multilatéraux, des engagements de l’ordre de

17

4,5 milliards de dollars américains. Il s’agit là d’un niveau record dans

l’histoire récente de notre pays.

Dans cette même dynamique, je me suis rendu au cours de cette année

successivement dans plusieurs pays du Moyen et du Proche-Orient ainsi qu’en

Asie Mineure, avec la ferme volonté de permettre au Peuple congolais d’en

retirer de substantiels dividendes dans les meilleurs délais. Je reste ainsi

déterminé à faire davantage, pour un aboutissement heureux de toutes les

profondes réformes engagées, notamment dans les secteurs de la Justice, de

l’Education et de la Santé, en vue d’un meilleur alignement de notre économie

aux standards requis de performance.

Ces différentes réalisations sont les résultats tangibles de notre intense action

diplomatique. Il va sans dire que cette mobilisation des ressources extérieures

devra se poursuivre l’année prochaine. Toutefois, le financement du

développement de notre pays ne peut pas reposer uniquement sur les

ressources extérieures. Aussi, ai-je instruit le Gouvernement de réengager le

pays vers d’autres réformes devant contribuer sensiblement à l’amélioration de

la mobilisation des recettes et à l’élargissement de l’assiette fiscale.

Déjà en 2021, la stricte observance de la discipline budgétaire nous a permis,

pour la première fois de l’histoire de notre pays, d’atteindre et même de

dépasser les assignations budgétaires, conduisant ainsi à des recettes

additionnelles de plus de 2 milliards de dollars américains. Cette performance

doit nous motiver pour continuer à mobiliser davantage nos recettes internes.

De même, une meilleure gouvernance du secteur extractif devrait permettre à

l’Etat de mobiliser davantage de ressources pour financer ses chantiers

prioritaires tels que la gratuité de l’Enseignement primaire et la Couverture

Santé Universelle.

En ce qui concerne l’année 2022, la croissance du Produit Intérieur Brut qui a

été évaluée à 5,6% dans le Projet de Loi des finances soumis à l’examen du

Parlement, pourrait plutôt s’établir à 6,4%, suivant les dernières estimations du

FMI. Les principales sources de cette croissance sont dues aux performances

attendues dans les secteurs des industries extractives, du transport, de la

communication, ainsi que dans celui du commerce.

18

Honorables Députés Nationaux et Sénateurs,

Je suis conscient que la situation sociale de nos compatriotes n’est pas

reluisante. Beaucoup de ménages peinent à nouer les deux bouts du mois et

n’ont pas accès aux services sociaux de base tels que l’eau, l’électricité, les soins

de santé, les transports. Certes, au cours de l’année 2021, le Gouvernement a

pris un train de mesures en faveur de la population, mais celles-ci restent

insuffisantes. Je demande donc au Gouvernement d’accélérer la mise en œuvre

de projets à impacts rapides et visibles. En effet, dans les secteurs de l’eau et

de l’électricité et de la santé pour ne citer que ceux-là, la plupart des projets en

cours souffrent d’un manque de coordination et d’une faiblesse de pilotage.

Ainsi par exemple les centrales de Busanga de 240 MW dans le Lualaba, et de

Mwadingusha de 32 MW dans le Haut Katanga, sont complètement achevées

mais toujours pas en activité. Que dire des trois groupes thermiques de 800

KVA chacun dans la ville de Kananga ? La Ville de Kisangani est restée 4 mois

dans l’obscurité alors que ce désagrément aurait pu être évité avec une

meilleure gestion de la centrale de la Tshopo.

En ce qui concerne la desserte en eau potable de la ville de Kinshasa, les usines

de Lemba Imbu d’une capacité de 35 000 mètres cube par jour, ainsi que de

Binza Ozone d’une capacité de 110 000 mètres cubes par jour, connaissent des

retards préjudiciables à la population.

Ces dysfonctionnements sont inacceptables. J’interpelle ainsi tous les

intervenants pour régler sans délai les problèmes et de livrer ces ouvrages pour

améliorer les conditions de vie de la population.

Honorables Députés Nationaux et Sénateurs,

La question des transports et des voies de communication est un défi permanent

dont l’impact sur l’économie nationale et par ricochet sur les conditions de vie

de nos compatriotes est indéniable. En matière de développement des

infrastructures routières, les axes stratégiques sont les suivants:

– La réhabilitation des routes de desserte agricole existantes et la

construction de nouvelles routes,

– Le rétablissement du trafic par la réouverture du réseau de certains

tronçons de route en terre battue, restées longtemps impraticables et ;

– La protection et l’entretien de ces routes par la réinstauration du système

de cantonnage manuel.

19

En plus d’améliorer sensiblement le trafic urbain et interurbain, la réalisation de

ces ouvrages devrait également permettre une meilleure connectivité entre nos

différentes Provinces.

Ces efforts d’amélioration des infrastructures routières sont déjà perceptibles à

travers les projets suivants :

1. Le bitumage de 86 km du tronçon de la Route Kolwezi – Dilolo ;

2. Le bitumage du tronçon Boma – Moanda;

3. Le bitumage de 140 km entre Kasumbalesa et Sakanya;

4. Le bitumage du tronçon Tshikapa – Kamuesha, et Réhabilitation des

Infrastructures rurales connexes ;

5. Le bitumage de 56 km du tronçon Pont Lovua – Tshikapa;

6. La construction d’un nouveau Pont, long de 160 mètres sur la rivière Kasaï

à Tshikapa.

Nous allons continuer ces efforts, et en 2022 il est attendu le lancement des

projets ci-après :

1. La construction du Port en eau profonde de Banana ;

2. Le bitumage de la Route Kasomeno, en RDC – Mwenda, en

Zambie, longue de 270 km;

3. Le bitumage de 30 km de Voirie dans la Ville de Bukavu et celui de 100

km du tronçon Bukavu – Goma ;

4. Le bitumage de 748 km du tronçon Beni – Komanda – Niania – Kisangani ;

5. La réhabilitation de 80 km du tronçon Kasindi – Beni ;

6. La réhabilitation de 54 km du tronçon Beni-Butembo ;

7. La réhabilitation de 89 km du tronçon Bunagana – Rutshuru – Goma ;

8. La mise en service du bac pour la traversée entre Zongo et Bangui (RCA) ;

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9. Le bitumage de la route Kalamba Mbuji – Kananga – Mbuji Mayi.

Enfin, dans le domaine du transport aérien, il faut signaler la modernisation de

la tour de contrôle de l’aéroport international de Goma. La modernisation des

aéroports internationaux, de Lubumbashi, de Kisangani et de Kolwezi, de même

que la réhabilitation, le renforcement et l’extension des pistes et parkings dans

plusieurs autres aéroports nationaux sont prévus, notamment celui de Ndolo.

Honorables Députés Nationaux et Sénateurs,

Nous disons souvent que Kinshasa n’est pas la République Démocratique du

Congo. Il est temps de traduire cette affirmation en actes concrets en adoptant

l’approche qui postule que tout développement devrait partir de la base vers le

sommet. C’est d’ailleurs le sens même du système politique prévu dans la

Constitution de 2006 qui prévoit un Etat unitaire fortement décentralisé. Dans

ce système, le territoire est l’espace géographique qui permet la jonction entre

le pouvoir central et les provinces. L’objectif étant d’améliorer les conditions de

vie des populations rurales et d’accélérer le développement de notre pays.

Voilà pourquoi il sera lancé, en 2022, un ambitieux programme de

développement du pays par la base, à travers ses 145 territoires. Les priorités

retenues dans ce programme sont :

– Le désenclavement des territoires par la réhabilitation de près de

9000km et l’entretien de 30 000km de routes de desserte agricole ;

– L’amélioration de l’accès des communautés rurales à l’électricité,

notamment par la construction de mini-centrales photovoltaïques ;

– L’amélioration de l’accès à l’eau potable, par la construction de forages

et l’aménagement de sources ;

– La construction d’infrastructures économiques rurales, notamment, par

l’équipement de 748 centres de santé, plus de 1200 écoles ainsi que

l’aménagement de marchés modernes ;

– Et enfin, la restauration de l’autorité de l’État, en commençant par la

construction de bâtiments administratifs dans tous les 145 territoires.

21

Honorable Président de l’Assemblée Nationale,

Honorable Président du Sénat,

Honorables Députés Nationaux et Sénateurs,

Distingués Invités,

Mes très chers Compatriotes,

Vous venez de suivre les réponses aux divers points saillants autour de plusieurs

questions essentielles qui touchent à la survie et à l’organisation de notre

Nation, en ce que celle-ci a de plus profond et de plus légitime. Le parcours de

l’année 2021 avec ces différents faits relevés et les défis qu’ils impliquent, loin

de nous affaiblir et de nous diviser, ont l’avantage de nous rappeler que nous

avons un destin collectif à assumer pour l’épanouissement de la Nation.

Nos préoccupations demeurent fondamentalement celles d’apporter des

réponses aux problèmes permanents liés au vécu quotidien de notre Peuple, en

vue de consolider le Contrat social qui le lie à nous, ses représentants, appelés

à défendre ses intérêts et à réaliser son bonheur.

L’organisation de la Cité, telle que nous la préconisons, doit assurer et garantir

l’unité et l’intégrité du Territoire national, instaurer la paix et assurer la sécurité

des personnes et de leurs biens, sur toute l’étendue de la République. A ce titre,

c’est dans un Etat que nous voulons de droit, caractérisé par une Justice

distributive, que nous avons focalisé l’attention du Gouvernement sur la prise

en charge des problèmes que rencontrent nos concitoyens dans les divers

secteurs de la vie, pour leur trouver des réponses satisfaisantes.

Ce travail de longue haleine nous contraint à revisiter toutes les structures

sociales désuètes et à repenser comment notre pays peut rationnellement

mettre du vin nouveau dans des outres neuves, pour que le meilleur Congo de

demain que nous appelons de tous nos vœux, démarre du bon pied dans tous

les secteurs de la vie nationale. Les vases communicants à instaurer dans ces

secteurs n’auront pour finalité que l’épanouissement de la famille, l’intégration

réelle et la cohésion des communautés dans le processus du développement

attendu.

Sur ces points, il convient de noter que nos déplacements à l’extérieur du pays

ont considérablement permis d’améliorer l’image de marque de la RDC qui s’est

ainsi ouverte au monde comme un lotus. Et nombreux sont ces pays qui ont

décidé de sceller avec nous des solides partenariats gagnants-gagnants.

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Ouverte sur l’extérieur et, en interne, avec toutes ses Provinces interconnectées,

la République Démocratique du Congo qui a aujourd’hui le vent en poupe, peut

relever pour demain plusieurs défis de sa reconstruction. Nous devons y croire

fermement et nous y atteler urgemment. Ainsi, sa Population paupérisée, ces

princes déshérités d’hier, pourront bénéficier de toutes leurs richesses du sol et

du sous-sol, transformées pour leur mieux-être.

Tout en reconnaissant la vitalité de notre jeune démocratie et nos divergences,

j’en appelle à notre conscience collective, dans la mesure où ce qui nous unit,

c’est-à-dire, la République Démocratique du Congo, est plus important que

l’égoïsme de chacun et les dangereux clivages tribalistes qui pourraient nous

diviser. Renouvelons donc, en chacun de nous, cet engagement sublime

qu’exalte notre Hymne National, celui de peupler notre sol et d’assurer la

grandeur de notre Patrie. L’Histoire de la Nation que nous écrivons ensemble,

dans la concorde et la fraternité, nous en saura gré.

Que Dieu bénisse abondamment la République Démocratique du Congo

Je vous remercie.

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