RDC/Moïse Katumbi ne joue-t-il pas avec le feu ?

Par Arthur Botumba


Depuis que le projet de loi Tshiani sur la nationalité a été déposé au bureau de l’Assemblée nationale, l’ancien gouverneur du Katanga, Moise Katumbi ainsi que les cadres de son parti politique, Ensemble pour la République, sont montés au créneau.Ils brocardent ledit projet et son auteur, l’accusant de vouloir fragiliser l’unité nationale et de freiner l’évolution du processus démocratique dans notre pays.
Cependant, les observateurs se demandent si, en prenant cette position jugée radicale par les uns et les autres, Moise Katumbi ne risque pas de revivre le conflit qu’il a eu avec Joseph Kabila. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, l’homme de Kashobwe ne risque-t-il pas de se créer des ennuis avec Félix Tshisekedi, d’autant que les chefs d’États africains ne badinent pas avec leurs pouvoirs. Qui a conseillé à l’ancien gouverneur du Katanga de se lancer si vite, sans prendre les précautions nécessaires, et sans analyser au préalable la situation politique en RDC, dans la course vers la magistrature suprême ? Ne savait-il pas de telles ambitions étaient de nature à indisposer son ancien ami qui l’a coopté dans l’opposition, et depuis peu, dans l’Union Sacrée de la Nation ?
Pourtant, nombreux sont ceux qui estiment que dès l’annonce du projet de loi sur la Congolité, Moise Katumbi aurait dû négocier secrètement avec le chef de l’Etat, pour tenter d’obtenir en contrepartie, des garanties pour son avenir politique, après un engagement à soutenir l’actuel président de la République dans son projet d’obtenir un deuxième mandat. Mais, puisque la loi est impersonnelle et que le projet de loi n’est même pas encore au niveau de la plénière, Moise Katumbi aurait pu garder son calme, et pas aller jusqu’à traiter Félix d’ennemi politique en oubliant tous ses démêlés avec Joseph Kabila. Et que sans l’actuel chef de l’Etat, il n’aurait pas regagné le pays si facilement et reprendre sa position dans l’arène politique.
Aujourd’hui, l’on constate que Katumbi veut pousser Félix Tshisekedi à la faute, pour finalement faire croire aux congolais et à l’opinion internationale, que la dictature serait en train de reprendre pied en RDC. Pourtant, en sa qualité de chef de l’Etat, comme cela se passe ailleurs dans notre continent, Fatshi dispose des marges de manoeuvres pour l’anéantir. Étant à son premier mandat, le chef de l’Etat s’est déjà prononcé pour obtenir un second mandat. Vouloir le court-circuiter ne pourrait que créer de sérieux ennuis à Moise Katumbi, obnubilé par le pouvoir.Le patron d’Ensemble joue avec le feu, lâche un observateur averti.

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