RDC – Sûreté de l’État : Vital #Kamerhe, un chef de corps à la posture « revancharde » et « déstabilisatrice » pour les institutions
Le germe du conflit
Le procès « 100 jours » et la condamnation qui s’ensuivit auront été la pilule amère que #Vital #Kamerhe, premier directeur de cabinet du président #Félix #Tshisekedi, n’a jamais digérée. Même son acquittement tardif, « concédé pour des raisons politiques », n’a pas suffi à rétablir une loyauté déjà entachée envers le chef de l’État.
Sa détention à la prison centrale de Makala fut vécue comme une humiliation par celui qui se targuait d’avoir fait élire Tshisekedi. Aussi, sa libération n’a-t-elle pas effacé le ressentiment qu’il nourrissait contre un régime qu’il accuse d’avoir orchestré ses déboires judiciaires.
La revanche en marche
Bien que nommé vice-Premier ministre de l’Économie dans le gouvernement Sama II, Kamerhe n’avais jamais renoncé à l’idée de se venger. Contraint au devoir de réserve par ses fonctions, il a dû temporiser.
Après les législatives de 2023, le président de l’UNC a activé ses réseaux et manœuvré en coulisses pour forcer Tshisekedi à le désigner comme candidat de l’Union Sacrée à la présidence de l’Assemblée nationale. Une victoire arrachée de justesse, obtenue à l’issue de préliminaires organisées sous pression du chef de l’État, au sein de la plate-forme publique.
Une alliance hypocrite
Après ces préliminaires au sein de l’Union Sacrée, Kamerhe avait déclaré, non sans tromperie, avoir été « choisi par le président lui-même » pour briguer le perchoir de la chambre basse. En réalité, cette annonce marquait le début d’une alliance toxique, vidée de toute sincérité. Une fois élu à la tête de l’Assemblée nationale, il a laissé libre cours à sa vengeance, adoptant une posture déstabilisatrice pour les institutions. Une stratégie calculée, menée en toute impunité.
La guerre d’agression, bras séculier du revanchard
La crise sécuritaire dans l’Est a offert à Kamerhe une occasion inespérée d’affaiblir le pouvoir. Alors que Tshisekedi appelait à l’unité nationale, le président de l’Assemblée s’est distingué par son silence complice. Son influence politique, pourtant considérable, n’a servi en rien la cohésion nationale. Pire, il a affiché un mépris assumé envers les efforts du gouvernement.
Son activisme en faveur de Matata Ponyo face à la Cour constitutionnelle a confirmé ses intentions. De même, ses déclarations alarmistes sur un prétendu risque d’autodétermination au Kivu, qu’il aurait pu signaler discrètement au chef de l’État, trahissent une volonté de saper la crédibilité du régime.
La goutte d’eau qui fait déborder le vase, c’est sa communication « irresponsable » sur de prétendus « massacres de 318 civils à Moba ». Une information non vérifiée, relayée sans précaution par un haut responsable qui, au lieu d’agir en garant des institutions, s’est comporté en opportuniste. Une manœuvre révélatrice d’une stratégie délibérément déstabilisatrice.
Attention à l’effet boomerang
Kamerhe ferait bien d’y réfléchir à deux fois. Sa quête de revanche, si elle se poursuit par des déclarations incendiaires et des calculs politiques, pourrait se retourner contre lui. En ces temps de crise, un sursaut de loyauté envers la nation et non envers ses rancœurs serait salutaire. Il est encore temps pour lui d’éviter un nouvel échec cuisant.
Ambroise Mamba Ntambwe, Journaliste et chercheur en sciences politiques