Affaire Kamerhe,complot ou ligne de défense biaisée?

Par Moïse Musangana/Tribune

Vital Kamerhe, est malade, voire très malade. Ce qui retarde son procès en appel. Son évacuation à l’étranger pour des soins appropriés n’est toujours pas acquise. En attendant, la polémique enfle. La presse internationale, avec notamment la Belge Colette Braeckman, s’en mêle. D’autre part, l’UNC, l’UDPS et le PPRD se rejettent la balle. Et d’aucuns de se demander s’il est victime d’un complot ou de ses propres turpitudes. Toutefois, les uns et les autres, à commencer par les avocats de la défense, ne se risquent pas à juger de la conformité oui ou non des actes qu’il a posés par rapport à la loi sur la passation des marchés publics. Qu’à cela ne tienne, il jouit, jusqu’à preuve du contraire, des droits fondamentaux de l’homme qui requièrent une attention eu égard à son état de santé.
Les partisans de Vital Kamerhe croient dur comme fer à l’innocence de leur leader. Ils multiplient des déclarations crient à un complot visant à disqualifier un candidat potentiel pour la présidentielle 2023. Après un long silence et ne voulant pas commenter une affaire qui est entre les mains de la justice, l’UDPS vient de donner de la voix. De la manière cependant qui prête à confusion. La langue de son Secrétaire général Augustin Kabuya lui a fourché au point de désigner le FCC comme instigateur de son arrestation. Les explicitations par la suite de sa pensée n’ont pas eu raison du très permanent Secrétaire du PPRD Ramazani Shadary, alias coup sur coup. Celui-ci a plutôt loué l’action menée en son temps par Tunda ya Kasende, alors Vice-Premier ministre et ministre de la Justice, en instruisant le parquet pour connaître du dossier dit des 100 jours. Ce qui participe l’Etat de droit auquel le pays aspire. Il est aussitôt appuyé par un autre cadre du PPRD François Zekuye. Député national de son état, il laisse entendre que c’est le Président Tshisekedi qui a instruit le Premier ministre d’enjoindre le Ministre de la Justice afin d’ouvrir une action judiciaire contre son propre allié. Et d’ajouter que les magistrats qui sont intervenus dans ce dossier ont été tous promus. Journaliste belge réputée experte dans les affaires du Congo, Colette Braeckaman n’y est pas allée aussi de main morte. Dans un éditorial affiché ce 27 novembre sur le blog du journal «Le Soir» intitulé «La descente aux enfers de Vital Kamerhe», elle insinue que le Directeur de Cabinet du Président Tshisekedi est victime d’une cabale judiciaire ; des preuves palpables de détournements de deniers publics n’existant, du reste, pas pour justifier sa condamnation et sa mise au frais. Même alors, elle ne réalise pas que, malgré l’inquiétude que suscite son état de santé, le Président de la République n’arrive pas à faciliter son évacuation. Pourtant, son père en a bénéficié en son temps de la part du Président Mobutu dont il était le farouche opposant. Elle ne comprend pas non plus que le Libanais Jammal ait été le seul à être autorisé d’aller se faire soigner à l’extérieur. Rien d’aussi faux que cette affirmation. Un bémol tout même dans son réquisitoire, l’évocation des frasques et de munificence dont le Président national de l’UNC a fait montre.
Point de doute. L’affaire dite Kamerhe ou procès des 100 jours suscite beaucoup de passion. Cela malgré la publicité sans commune mesure qu’il a connu de par la retransmission en direct de bout en bout sur la radiotélévision nationale.
Genèse du procès des 100 jours
Entre la prestation de serment du chef de l’Etat (le 24/01/2019) et l’entrée en fonction du Gouvernement (le 06/09/2020), il s’est écoulé 8 mois. Pour ne pas se tourner les pouces, le Gouvernement en place étant réputé démissionnaire, le Président Tshisekedi initie un plan d’urgence dénommé «Programme des 100 jours»

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