RDC/Après le témoignage éloquent de la Banque mondiale/Perse.Delon Kampay, Directeur national du Secope devrait être remis en liberté

Par Souza N

Depuis que le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, a déclaré la guerre contre la corruption et le détournement des deniers publics, l’Inspection générale des finances s’est saisie de tous les dossiers brûlants: paie des fonctionnaires, exonérations, riposte au Covid-19, Go-pass, Bukanga Lonzo, etc. Ce service qui dépend de la présidence de la République continue d’effectuer plusieurs missions de contrôle aussi bien à Kinshasa que dans les provinces. L’Inspection générale des finances contrôle toutes les recettes et dépenses de l’État pour prévenir tout détournement. Malheureusement, les pratiques de son Directeur chef de service, Jules Alingete, consistant à faire feu de tous bois, sans discernement aucun, inquiètent plus d’un.
Tel est, entre autres, le cas du Service de contrôle de la paie des enseignants –SECOPE- dont le Directeur national, Delon Kampay, est détenu à la prison de Makala, sans aucune preuve d’implication dans le détournement signalé de 62 milliards de francs congolais. Ce qui surprend est que l’IGF aurait pu se limiter au contrôle des frais de fonctionnement du Secope. Encore que, même dans ce dernier cas, il existe une Inspection au ministère de l’EPST pour tout contrôle des services. Mais, le mêler dans une affaire qui devrait plutôt concerner le titulaire de ce ministère, dépasse tout entendement.
Des performances vantées par la Banque mondiale
Pourtant, au cours d’un entretien avec la presse le 11 janvier dernier, le professeur Valère Munsya, coordonnateur Projet d’Équité pour le redressement du système éducatif en RDC, -PERSE-, a salué les performances du Service de contrôle de la paie des enseignants -Secope.
A cette occasion, il avait réaffirmé que le gouvernement de la RDC va recevoir de la Banque mondiale 800 millions de dollars US, répartis comme suit: 400 millions de prêts et 300 millions de dons. Cependant, l’Agence française de développement –AFD- ayant posé des préalables au décaissement de ces fonds, la Banque mondiale a dû faire de même. Ces préalables sont en train d’être scrupuleusement appliqués par le gouvernement congolais par le biais du Secope.
Par ailleurs, il avait indiqué que deux cabinets d’audit international canadien ont déposé des rapports qui corroborent les performances du secteur de l’enseignement, notamment Mazars, une entreprise internationale française spécialisée dans l’audit, l’expertise comptable, la fiscalité et le conseil aux entreprises. Ce cabinet avait été recruté par les partenaires techniques et financiers du gouvernement congolais pour procéder a l’enquête des dépenses éligibles des projets.
Il a aussi rappelé qu’en octobre 2019, le gouvernement, sur instruction du chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, avait, dans le cadre de la mise en oeuvre de la mesure portant gratuité, procédé au paiement des enseignants non payés (NP) du primaire pour un effectif de plus de 34000 unités. Le gouvernement français, dans le cadre du contrat de C2D, devait rembourser au gouvernement congolais, non seulement les dépenses ainsi préfinancées par lui, mais pour tout décaissement, les préalables étaient l’audit de ces dépenses pour les enseignants non payés avant le 31 août 2019. C’est dans ce cadre que l’AFD va recruter le cabinet Mazars pour procéder à l’audit préalable et audits de suivi de la liste nominative de 34747 enseignants proposée par le gouvernement congolais dans le cadre de l’appui à la mécanisation des enseignants du primaire financé par le contrat C2D.
Pour le remboursement au gouvernement, le taux de non conformité limite était de 10%. Les auditeurs ont procédé à la revue documentaire auprès des opérateurs de paie (banques commerciales et Caritas Congo asbl- IFOD) et se sont rendus en provinces dans les écoles pour chercher à savoir si l’État avait effectivement donné l’ordre de paiement de ces enseignants dont question. Le rapport final indique que tous ces enseignants ont été vus et réellement payés et que le taux de non conformité est de 4% largement inférieur à 10%.
L’anomalie pénalisante observée par l’audit était des dossiers administratifs incomplets des écoles, des commissions d’affectation inéligibles, des titres scolaires bons disponibles.
Bref, le rapport de l’audit Mazars ne fait allusion à aucune école fictive, aucun enseignant fictif comme aiment à le dire les détracteurs du Secope. Le coordonnateur du projet a enfin informé que la RDC doit recevoir de l’AFD une enveloppe de 3 850 millions d’euros.
Eviter toute politisation du Secope
Le coordonnateur félicite Secope et appelle la communauté nationale à continuer à lui faire confiance. En cela, le professeur Muntsi ne fait qu’appuyer les propos du directeur général du suivi de la paie, Jean-Louis Kayembe de la BCC.
Dès lors, pour lui, les querelles politiciennes et celles de positionnement doivent éviter de toucher et de nuire à ce service technique pourtant apprécié par les partenaires dont on connait les exigences, et surtout que ces partenaires ont des fonds qu’ils veulent mettre à la disposition du gouvernement congolais pour le développement du système éducatif. Mais lorsqu’à longueur de journée, l’on ne parle que de détournements sans preuves, on pousse les partenaires au découragement.

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