RDC :Etats généraux de la presse,ça sent le roussi !

Par Jeef Sailé

La publication, par Patrick Muyaya, ministre en charge de la communication et médias, porte-parole du gouvernement, de la liste de membres de commissions chargées de préparer les états généraux de la presse, continue de provoquer un tollé général dans le monde de la communication. Nombreux sont ceux qui ne s’attendaient pas à ce que le jeune ministre en charge de ce secteur agisse de cette manière.
En effet, l’on sait que l’Union nationale de la presse du Congo –UNPC- est l’organe attitré du ministère de la communication et médias. Toutes les autres associations qui travaillent dans ce secteur n’en sont que des structures membres. Cela signifie qu’aucune action ne peut être entreprise par le ministère en rapport avec la radiotélévision et la presse écrite, sans associer l’UNPC en sa qualité d’organe fédérateur de professionnels de médias de l’ensemble du territoire national.
Curieusement, le ministre Patrick Muyaya a superbement ignoré l’UNPC dans la préparation de ces états généraux de la presse. Il a poussé le ridicule jusqu’à mépriser même d’éminents professeurs qui l’ont formé pendant ses études de journalisme. Il n’a retenu dans les commissions que des personnes qui lui sont proches, ou encore, des originaires du Grand Bandundu comme lui.
De même, le ministre a fait appel à des confrères qui avaient sérieusement boudé le congrès de la presse tenu il y a de nombreux mois dans la ville côtière de Muanda, dans le Kongo/Central, et qui avait mis sur pied l’actuel Comité directeur national de l’UNPC.
Ce qui surprend aussi dans ces commissions, c’est la présence des consoeurs ou confrères qui trainent une sale réputation pour avoir occasionné, par leur mauvaise gestion, la disparition de nombreux médias qui faisaient la fierté de notre pays.
Pour tout dire, les états généraux que prépare le ministre Patrick Muyaya ressemblent, à n’en point douter, à une rencontre d’amis qui viendront se partager les fonds qui seront décaissés par le Trésor public. Pas plus. Dans ces conditions, le ministre passera très loin de l’objectif de ces assises qui est de regrouper un grand nombre de professionnels de médias aux fins de réfléchir en profondeur sur le passé et le présent des médias congolais, et sur des pistes devant leur permettre de sortir du bourbier dans lequel ils se trouvent présentement. L’on ne devrait dès lors s’attendre à aucune recommandation sérieuse qui soit le reflet de l’opinion générale des professionnels de médias de notre pays.
Ce qui sera fort dommage. Les changements que l’on attendait du ministre, ancien journaliste à la télévision nationale, demeureront une vue de l’esprit. Rien de concret ne pourra sortir d’une rencontre qui se propose de regrouper, pour un grand pays comme la RDC, seulement 25 professionnels de médias.

Tiré de LE BAROMÈTRE

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