RDC/Le Conseiller spécial François Beya sur une chaise éjectable !

Par JMB

Cette question, nombreux sont ceux qui se la posent au lendemain de la passe d’armes entre le Conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de sécurité, François Beya, et Jean-Marc Kabund a Kabund, président intérimaire de l’Union pour la démocratie et le progrès social –UDPS- et premier vice-président de l’Assemblée national.
L’Union pour la démocratie et le progrès social –UDPS- ne laisse pas passer les propos du conseiller spécial du chef de l’État en matière de sécurité, François Beya, selon lesquels la République Démocratique du Congo et le Rwanda sont ensemble pour défier l’Occident. Au cours d’une réunion tenue au Rwanda sur les questions sécuritaires, François Beya aurait affirmé qu’il était venu au pays de Paul Kagame pour défier particulièrement l’Occident qui, selon lui, ne veut pas qu’il y ait entente entre la RDC et le Rwanda.
«Nous sommes venus ici pour défier le monde entier, en particulier l’Occident, qui ne veut pas que nous parlions et travaillions ensemble. Nous sommes ici pour dire que nous sommes unis et que nous n’avons jamais eu de conflits entre nous», aurait-il assuré.
Sans tarder, le président intérimaire de l’UDPS, le parti présidentiel, Jean-Marc Kabund, est très vite monté en première ligne pour démontrer la gravité de ces propos. Il a fait remarquer qu’une telle déclaration ne reflète nullement la vision du président Félix Tshisekedi. Aussi, invite-t-il François Beya à s’assumer, car dit-il, ses propos exposent le pays. «L’UDPS considère les propos du conseiller spécial François Beya au Rwanda de graves et les rejette avec force. Ces propos qui exposent le pays, ne reflètent pas la vision du chef de l’Etat qui prône le multilatéralisme comme mode de règlement des conflits mondiaux, et demande à ce dernier de s’assumer», a-t-il déclaré. En termes clairs, François Beya est invité à rendre le tablier sans autre forme de procès. Il convient de signaler que la mise au point de Jean-Marc Kabund est intervenue 24 heures après l’assassinat de l’ambassadeur italien, non loin de la frontière entre la RDC et le Rwanda.

Un lanceur d’alerte

Pour nombre d’observateurs, le premier vice-président de l’assemblée nationale joue, dans les rangs du camp présidentiel, le rôle de lanceur d’alerte. L’on se rappelle que c’est à la suite de sa dénonciation de gros montants qui devaient être décaissés par l’ancien bureau de Jeanine Mabunda pour l’organisation d’une session extraordinaire que finalement, ce bureau est tombé. C’est encore lui qui avait révélé le contenu des entretiens que Félix Tshisekedi avait eus dernièrement avec Jean-Pierre Bemba et Moise Katumbi sur les cahiers de charges de l’un et de l’autre leader politique. En fin de compte, les ambitions de ces deux poids lourds de l’opposition qui avaient accepté de prendre part aux consultations politiques ont été revues à la baisse.
Concernant le Conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de sécurité, il y a donc lieu de se demander si, dans les prochains jours, l’on n’assistera pas à son départ du poste stratégique qu’il occupe au sein du cabinet présidentiel. Car, l’on voit très mal qu’à son niveau de conseiller diplomatique du président de la République, il accepte de se faire sermonner par le président intérimaire d’un parti, l’UDPS, sans aucune réaction de la part de Félix Tshisekedi.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.