RDC/Le vice-gouverneur Fifi Masuka dénonce les mensonges du gouverneur Muyej

Par DK

La situation va de mal en pis au sommet de l’exécutif provincial de la
Lualaba. Depuis quelques semaines, le vice-gouverneur Fifi Masuka se
plaint du comportement que le titulaire affiche à son égard, ainsi que
les malversations financières dont celui se rend coupable. Les
populations assistent ébahies à cette bataille qui, on l’espère,
pourrait trouver une issue au terme de la réunion que la commission ad
hoc va organiser dans les plus brefs délais.
Les violons ne s’accordent plus entre le gouverneur Richard Muyej et
le vice-gouverneur Fifi Masuka Saini. Les deux autorités provinciales
s’accusent à travers des correspondances adressées à l’assemblée
provinciale. Tout est partie de la dénonciation, par le
vice-gouverneur Fifi Masuka, des détournements des deniers publics et
des surfacturations des marchés de gré à gré par le gouverneur Richard
Muyej. A titre d’exemple, elle mentionne entre autres les travaux du
centre minier de négoce et la construction de l’aéroport moderne de
Kolwezi.
De fausses accusations
Pour les humiliations subies, le vice-gouverneur dit «s’en remettre à
la première institution de la province, avocat du peuple, pour la
constitution d’une commission pour constat».
Dans une correspondance adressée à l’Assemblée provinciale, pour
réfuter les accusations du gouverneur, elle reconnait avoir participé
à la réunion du Conseil de sécurité au cours de laquelle il avait été
décidé d’installer des caméras aux endroits stratégiques, sombres pour
faire face au problème de l’insécurité qui battait son plein. Le
rond-point de l’Indépendance, dit « Malu » faisait partie des lieux
retenus. Cependant, concernant la procédure de passation de marché
jusqu’à la sélection du titulaire, elle dit n’avoir jamais été
associée à quelque niveau que ce soit. Quant au paiement de ladite «
entreprise » qui devrait installer ces caméras, Fifi Masuka ne connait
ni la société, ni le montant des travaux et prestations, encore moins
les termes de paiement convenus. Dès lors, pour elle, affirmer que
c’est elle qui aurait payécette entreprise relève du mensonge.
Par ailleurs, elle soutient qu’elle ne s’était jamais rendue compte
des effets des caméras placées devant sa résidence et ce, depuis leur
installation. Des caméras reliées directement aux téléphones de tous
les membres du Conseil de sécurité, sauf pour elle qui en est pourtant
membre. Je ne sais pas me répondre, quant à la question de savoir, Ces
caméras, déplore-t-elle, ont d’ailleurs accès à son intimité. Elle
signale aussi que ces caméras balayent toute la parcelle de sa
résidence, enregistrent tout mouvement d’entrées et de sorties. Voilà
pourquoi son mari se réserve le droit de porter plainte pour atteinte
à sa vie privée et au harcèlement psychologique dont elle fait
l’objet. Ces caméras ont sans doute étaient placées là pour violer son
intimité.
Fifi Masuka nie également avoir signé des chèques en blanc pour les
comptes qu’elle contresigne avec Muyej. Elle rappelle que la loi des
finances interdit qu’un compte soit géré par une seule personne. La
Province a plus de 20 comptes bancaires au travers desquels elle
reçoit différentes taxes et redevances et elle n’a aucune emprise sur
ces comptes, ni signature, ni connaissance de transaction ou de
relevés. Le seul et unique compte dont elle a connaissance, des
transactions et extrait est celui qu’elle contresigne avec le
gouverneur et c’est ce dernier qui assure exclusivement la
construction de la province, spécialement les bâtiments de l’Assemblée
provinciale, du Gouvernorat, de la présidence, de l’Etat-major de la
PNC et de Mutaka.
A propos des accusations à Kinshasa, spécialement auprès de Joseph
Kabila, le vice-gouverneur parait ne rien comprendre. Par contre,
c’est elle qui, lors du dernier voyage à Kinshasa, à l’occasion de
l’invitation du président de la République aux vice-gouverneurs femmes
et aux présidents des assemblées provinciales pour les consultations,
a fait l’objet de plusieurs accusations du gouverneur auprès des hauts
cadres du FCC.Même au Lualaba, elle stigmatise une campagne de
diabolisation de sa personne lancée depuis son lieu de travail. Une
gestion transparente
Pour ce qui est de sa gestion en qualité de Commissaire spécial
adjoint chargé des finances et développement, Fifi Masuka se dit très
fière d’avoir géré la province en construisant des routes, pas au
travers des Chinois en contrepartie des compensations en nature
(cessions des mines et carrières aux Chinois), mais par paiements au
comptant par banque. La province n’avait pas de dettes envers les
entrepreneurs titulaires des contrats de construction desdites routes.
Dans le secteur des infrastructures, les puits et les transformateurs
étaient payés au comptant, de bonne qualité et très chers.
Comparativement à la situation actuelle, il n’y avait pas de dettes
consistantes que la province devait aux tierces. Lors de la remise et
reprise avec le Ministre des finances, elle indique que tous les
comptes étaient approvisionnés et même un compte de secours où il y
avait plus de 2.000.000 de dollars américains. Un fait est à souligner
dans ce chapitre : à sa grande surprise, c’est l’épouse du Dircab du
gouverneur qui occupe le poste de chargé de Guichet unique jusqu’à ce
jour. A son époque, en tant que Commissaire spécial chargé de finances
et développement, une proposition en rapport avec le développement de
la province avait été faite et adoptée puis exécutée. Concernant Hewa
Bora, la conception du programme, la défense de celui-ci pour
adoption, le commencement des travaux ainsi que le paiement des
travaux de démarrage, furent l’une des actions qu’ellea initiées et
entreprises. Concernant les routes, elle signale que la route
Kolwezi-Dilolo se trouvant en piteux état; le gouverneur avait
introduit la société NAIRpour des travaux intenses spécialement, le
déplacement des buses, l’évacuation des lits des rivières qui
débordaient, les bourbiers, etc. C’est de commun accord avec le
gouverneur que ces paiements étaient faits. Ce sont les sociétés
Safricaset Forrest qui étaient retenues pour la construction de
certaines routes urbaines à Kolwezi.
Des attributions bafouées
Depuis qu’elle est en fonction, le vice-gouverneur ne dispose même
pasd’informations sur les finances de la province. Plus grave, elle a
découvert plutôt que le Gouvernorat a déjà fait entrer la province
dans des dettes allant jusqu’à l’ordre de plus de 40.000.000 $ US.
Dans cette gestion, les prestataires, fournisseurs des biens et
services sont ses enfants qui livrent tout, des simples services
généraux aux travaux de construction, des routes, des bâtiments,….Par
ailleurs, le vice-gouverneur déplore le fait que son équipe fonctionne
parfois avec ses propres moyens. Les membres de l’équipe du gouverneur
touchent 1000 dollars, sauf les siens et elle n’a même pas un
directeur de cabinet adjoint, un assistant et ses agents accusent même
près de 8 mois impayés.
Face à cette situation, le vice-gouverneur Fifi Masuka espère que la
commission spéciale de contrôle chargée de vérifier la réaction écrite
du gouverneur et les déclarations écrites du vice-gouverneur a été
mise sur pied par l’assemblée provinciale. Cette commission ad hoc a
pour entre autres missions de procéder à la vérification de l’usage
des fonds empruntés aux banques pour la construction du centre de
négoce et de l’aérogare et proposer les voies de sortie de la crise.
Les conclusions de la mission sont attendues pas avant le jeudi 24
décembre 2020.

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