RDC/primature: Et si FATSHI nommait Luzolo Bambi ?

Par MB

Après un économiste qui vient de perdre le poste de Premier ministre, chef du gouvernement, le président de la République ferait mieux de recourir aux compétences d’un enseignant d’université qui a fait ses preuves dans le domaine du droit, et de la gestion de son poste de conseiller spécial de l’ancien président en matière de bonne gouvernance, lutte contre la corruption et financement du terrorisme. Les rapports élaborés par ses services ont attiré l’attention des partenaires de notre pays, et font école.
Selon le professeur Luzolo Bambi Lessa, notre pays perd chaque année au moins 15 milliards de dollars US du fait de la corruption et de détournement des fonds publics. Luzolo Bambi, alors conseiller spécial de l’ancien chef de l’Etat en matière de bonne gouvernance, lutte contre la corruption et financement du terrorisme ne se lassait jamais de le dire à haute voix. Il y revenait très souvent lors des réunions de la région Afrique de Transparency International. Ce professeur de droit déplorait, à des intervalles réguliers, ce qu’il qualifiait de paradoxe congolais en matière des finances. Pour lui, « il est un secret de polichinelle d’affirmer que la corruption existe et qu’elle gangrène gravement les institutions. J’ai toujours engagé un débat sur le paradoxe congolais entre la taille de notre budget et le coulage des recettes. C’est-à-dire, nous avons un budget de 5 milliards de dollars et j’ai toujours affirmé haut que nous perdons chaque année au moins 15 milliards », déclarait-il. Il relevait un autre paradoxe, celui de la quasi-inexistence de la jurisprudence en matière de lutte contre la corruption.
La corruption gangrène tous les services de l’Etat
«Lorsque vous sillonnez les 200 prisons à peu près que nous avons au pays, j’ai bien peur que vous ne trouviez 5 personnes condamnées pour corruption ou détournement des deniers publics sur les cinq mille détenus à peu près que nous avons. Donc, la quasi-inexistence de sanctions en matière de corruption», disait-il. Malheureusement, tous les dossiers documentés par ses services et soumis au Parquet général de la République n’étaient suivis d’aucune suite, les auteurs de ces actes de corruption se trouvant au centre de toutes les institutions du pays. Luzolo Bambi était donc bloqué, il ne pouvait que se limiter à documenter les faits, sans plus. Cette personnalité indépendante, intègre, mérite bien, de l’avis des observateurs, le poste de Premier ministre, aux fins d’aider Félix Tshisekedi à mieux mener sa lutte contre les antivaleurs qui ont élu domicile dans les services de l’Etat.
Né le 31 janvier 1958 à Lisala, de parents originaires de la province du Bas-Congo dans l’actuelle province de la Mongala, Luzolo Bambi est un homme politique et enseignant à l’Université. Il a été ministre de la Justice dans le gouvernement Muzito entre 2008 et 2012. Son père, Joseph Bambi, fut militaire de la Force publique du Congo belge, et ensuite de l’Armée nationale congolaise. Il fait sa scolarité à Lisala, puis à Kinshasa et Matadi, chez les Frères de Saint Jean-Baptiste de la Salle, et dans l’Athénée central. Il poursuit des études en droit et de sciences politiques après ses humanités littéraires à Matadi. Il obtient une licence en droit à l’université de Kinshasa en 1985, où il travaille comme assistant d’enseignement pour ensuite reprendre le même poste à la faculté de droit de l’université de Lubumbashi. Il étudie par la suite à l’Institut des sciences pénales et de criminologie d’Aix-en-Provence et à l’université Aix-Marseille III où il obtient un DEA en droit pénal et sciences criminelles en 1990 et un doctorat d’État en droit en 1996, ainsi que le prix Balaja. Il obtient aussi un brevet de l’École nationale d’administration de Paris.
Il sera ensuite nommé membre de la Cour constitutionnelle en juillet 2014, pour devenir ensuite le 31 mars 2015, « conseiller spécial en matière de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme». Espérons que Félix Tshisekedi tiendra compte de ce parcours sans encombre pour la réussite de son opération « mains propres ».

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