RDC/ Le M23, une stratégie de déstabilisation permanente de l’Est du pays

Par Frederick Lem Amisa

Le groupe rebelle majoritairement tutsi, connu sous le sigle de M23 ou mouvement du 23 mars, devient en réalité, une stratégie de déstabilisation permanente de l’Est de la RDC.
Vaincu en 2013, plus précisément le 25 Octobre, par les FARDC sous l’opération « Pomme Orange  » et la brigade d’intervention des Nations Unies, cette organisation, considérée désormais par le gouvernement Congolais comme mouvement terroriste, refait surface. La prise de la cité frontalière de Bunagana, prouve à suffisance que ce mouvement soutenu par le Rwanda, a repris un second souffle, pour déstabiliser la partie orientale du pays.

Nature du mouvement

Le M23 est le dernier né d’un ensemble de milice tutsi, sévissant dans les collines proche de la frontière avec le Rwanda et l’Ouganda. Le rapport de l’ancien Administrateur Général de l’ANR, Kalev Mutond intitulé :  » commandants, assimilés et homme des troupes du M23 non éligibles à l’intégration au sein des FARDC « , nous renseigne d’ailleurs que la majorité des commandants de ce groupe sont des sujets Rwandais et ont servi dans l’Armée Patriotique Rwandaise, APR en sigle, à l’instar de l’Ex-Colonel Makenga Sultani de son vrai nom Nziramakenga Emmanuel. Et , la quasi-totalité des dirigeants de cette association, sont des anciens membres du CNDP de Laurent Nkunda Batware de triste mémoire.

Les revendications

Les revendications de ce groupe évoluent selon les temps et les circonstances. En 2003, le CNDP qui est l’ancêtre du M23, revendiquait l’intégration de leurs forces au sein des FARDC et la Police nationale, avec reconnaissance de leurs grades. Le CNDP revendiquait également une loi d’amnistie en faveur de ses hommes, etc. En 2022, il revendique l’application des fameux accords de Nairobi.

Résurgence et déstabilisation

Selon Jean-Jacques Wondo, analyste politique et spécialiste des questions militaires, le M23 est un acteur Proxy qui représente les intérêts des pays frontaliers, notamment le Rwanda. Kigali a toujours voulu exercer une influence politique et sécuritaire en RDC.

« Une rébellion ne peut pas prospérer sans bénéficier des soutiens frontaliers. Ce que le M23 n’a obtenu lors des négociations à Nairobi, il cherche à l’obtenir par la force » déclare-t-il.

Le 13 juin 2022, dans un communiqué, les FARDC ont accusés les Forces de défenses du Rwanda de violer l’intangibilité des frontières Congolaise et l’intégrité de son territoire, en occupant la cité frontalière de Bunagana. Par ailleurs, le gouvernement Congolais à travers son porte-parole, le ministre de la communication Patrick Muyaya, a reconnu l’implication et la complicité de la communauté internationale dans la déstabilisation de l’Est de la RDC, à travers des lobbing qui recherchent les minerais.

Que le gouvernement soit vigilant, car le pays est en danger.

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