RDC/: Guerre FARDC-M23-RDF: Enjeux dans la sous-région des Grands-Lacs et Afrique Centrale ( Tribune)

Par Franklin Bokele Epomi

La République Démocratique du Congo est victime de plusieurs guerres d’agression. En effet, il ne se passe pas un jour, sans qu’une goutte du sang congolais ne se verse. Cette tragédie est provoquée par plusieurs groupes armés, semeurs de la terreur, particulièrement dans la zone orientale.
Vaincu, sous le régime de Joseph Kabila, le Mouvement du 23 Mars a rebondi au mépris de la souveraineté de la RDC et de la charte des Nations, et cela à travers l’exécution meurtrière des civils, le pillage systématique des ressources naturelles, l’occupation illégale de plusieurs villes et villages de la RDC. De nos jours, cette guerre est causée en dehors du M23 soutenu par l’armée rwandaise, par les FDLR, armée opposée au régime de Kigali, les ADF, groupe rebelle au régime de Kampala ainsi que les FARDC, armée loyaliste au gouvernement de Kinshasa.
La guerre à l’Est, comporte plusieurs enjeux non seulement dans la sous-région des Grands-Lacs, mais encore dans l’Afrique centrale.

Dans cette tribune, nous aimerions au premier moment décelér les causes de cette guerre afin de relever les enjeux qui en résulteraient.

I. Les causes de la guerre FARDC, FDLR-M23

Selon plusieurs analystes et écrivains, la guerre qui se déroule dans la zone orientale de la République Démocratique du Congo a plusieurs causes. Cependant, au-delà de ces multiples causes, l’on s’accorde sur le fait que la cause principale demeure les richesses minières de cette partie.
En effet, la zone orientale est détentrice de plusieurs minerais stratégiques recherchés par les puissants actuels. Parmi ces minerais stratégiques, il y a lieu de citer le coltan, le cobalt, l’or, etc.
Pour accéder à ces minerais, les hommes d’affaires aussi bien nationaux qu’internationaux créent et financent les groupes rebelles. Parmi ces groupes rebelles, on y trouve le Mouvement du 23 mars connu sous l’acronyme du M23, les FDLR, ADF, etc.
Selon le gouvernement congolais, les rebelles du M23 sont soutenus par le gouvernement rwandais. Par contraste, le gouvernement rwandais accuse en retour le gouvernement congolais de soutenir les rebelles de FDLR considérés pourtant comme déstabilisateur du régime de Kigali.
Pour répondre aux différentes attaques et riposter aux menaces de sa souveraineté nationale, la RDC mobilise son armée, FARDC. Ceci crée un imbroglio au point de semer l’insécurité non seulement en RDC mais aussi dans la région des Grands-Lacs.

Au regard de ce qui vient d’être dit, il y a lieu de noter que la guerre FARDC, FDLR-M23 que connait notre pays comprend plusieurs acteurs, considérés comme agents causaux, aussi bien au niveau interne qu’externe.

Sur le plan interne

Les acteurs internes sont les citoyens congolais qui font que la guerre persiste à l’Est de la République Démocratique du Congo, sous prétexte qu’elle leur profite. Généralement, ce sont les hommes politiques ressortissants de la partie orientale, résidant à Kinshasa qui activent les rebelles et commandent à distance.
En dehors des politiciens, certains officiers de l’armée congolaise sont les tireurs de ficelle de cette guerre. La plupart de ces officiers à la nationalité douteuse sont instrumentalisés par le régime de Kigali. Le cas récent de certains Généraux arrêtés et jugés voire condamnés pour trahison en est une preuve évidente.

Sur le plan externe

Il s’agit ici des acteurs étrangers, c’est-à-dire de l’extérieur de la République Démocratique du Congo. Ce sont les pays voisins dont le Rwanda, l’Ouganda à travers les rebelles créés et financés par eux. Le M23 qui tuent jour et nuit ne sont en réalité que le voile de l’armée Rwandaise. Au-delà de ces pays voisins, les autres acteurs sont les grandes puissances, à savoir les pays occidentaux, entre autres les États-Unis d’Amérique, la France, la Grande Bretagne, etc qui préfèrent coopérer avec les Rwanda pour soutenir les rebelles et piller les ressources naturelles de la République Démocratique du Congo.

II. Les enjeux dans la sous-région des Grands-Lacs et l’Afrique Centrale

La guerre M23, RDF et FARDC qui endeuille actuellement la population congolaise comporte plusieurs enjeux aussi bien dans la sous-région des Grands-Lacs qu’en Afrique Centrale. Nous relevons ici l’enjeu sécuritaire et économique.

Enjeu sécuritaire

A cause de l’insécurité qui sévit à l’Est de la République Démocratique du Congo suite à la guerre, c’est presque la sécurité de la région des Grands-Lacs qui est mise en cause.
En effet, tous ces pays partagent des frontières avec la RDC, dès lors que cette dernière est menacée, les restes de pays ne sont pas à l’abri des conséquences directes ou indirectes de cette guerre.
Au-delà de la République Démocratique du Congo, les rebelles d’autres pays profitent de ce cafouillage pour se cacher en RDC en pillant les ressources naturelles dans le but de se procurer les matériels militaires pour attaquer les autres régions.
Ceci nous pousse à considérer sans équivoque que la guerre actuelle ne doit pas être considérée comme un seul enjeu majeur pour la République Démocratique du Congo, mais encore pour toute la région des Grands-Lacs au regard des conséquences qui en résultent.

Enjeu économique

La République Démocratique du Congo regorge plusieurs ressources naturelles capables de booster l’économie non seulement nationale mais aussi de toute l’Afrique centrale. Située au cœur de l’Afrique, la RDC fait la jonction entre Est, Ouest, sud et Nord de l’Afrique. Dès lors que ses ressources sont pillées et exploitées illégalement au bénéfice des étrangers à travers les rebelles soutenus par le Rwanda, c’est l’économie de l’Afrique entière qui est asphyxiée. Il faudrait donc la conjugaison commune des efforts pour la restauration de la paix à l’Est de la République Démocratique du Congo pour favoriser le développement non seulement de la sous-région des Grands-Lacs mais encore de l’Afrique centrale.

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