RDC/Equateur : La maisonnette d’une mère de 8 enfants démolie au profit de la fille aînée du Gouverneur

Par Chilassy Bofumbo

Tôt le matin de ce samedi 27 août, Madame Dembo Catho voit sa maisonnette être démolie sous la pluie par une équipe des éléments de police munie d’un procès-verbal d’expulsion venant de la greffe d’exécution du Tribunal de Grande Instance de Mbandaka.

Dans ce document, l’huissier judiciaire déclare avoir expulsé et démoli et a fait sommation à Madame Eugénie Dembo Catho et pour être remise à Madame Boloko Djema Clarisse, la fille aînée de Monsieur Boloko Bolumbu Bobo, Gouverneur de la province de l’Equateur.

« A la requête de Madame Boloko Djema Clarisse, l’huissier Rodrick Siala fait sommation à Monsieur Ngolela Bwaluse Freddy et Madame Eugénie Dembo Catho, de mettre à l’instant à la libre disposition des requérants la maison qu’ils occupent sans titre ni droit à Mbandaka sur avenue Ipeko n°36, lui déclarant que faute de satisfaire à la présente sommation, j’allais à l’instant même l’expulser et démolition des lieux et tous ceux qui y habitent de son chef et mettre ces membres et effets sur la voie publique », peut-on lire sur ce procès-verbal d’expulsion.

De son côté, la succombante qui ne sait où aller avec ses 8 enfants encore vivants et crie à la rescousse des organisations de défense des droits de la femme.

Madame DEMBO Catho révèle que tout est parti le jour où son mari avait pris une autre femme pour son rival. La succombante pense, selon elle, que ce père de famille aurait été incité par sa nouvelle femme pour vendre ladite parcelle à l’insu de sa grande famille.

« Quand j’ai appris que la parcelle a été vendue à Madame Clarisse Boloko, je lui ai approché pour lui dire que je n’étais au courant de rien et que nous devrions scinder la parcelle afin que moi et mes enfants en bénéficions de notre partie. Elle avait d’ailleurs accepté et m’avait dit que j’aurai bel et bien ma part, mais hélas », déclare cette femme vendeuse de « Malewa » petit restaurant.

« Maintenant qu’on a démoli ma maisonnette, je ne sais plus où aller avec mes enfants, je n’ai aucune autre famille ici à Mbandaka », se plaint-elle.

Maître Edmond Mbokolo pense selon lui que tout déguerpissement n’est pas politique s’il existe une décision judiciaire. « S’agissant de l’affaire sous examen, si Madame Clarisse Boloko ne détient pas un jugement rendu par le TGI en bonne et due forme, qui est coulé en force des choses jugées, le déguerpissement est illégal, mais si ce n’est pas le cas, il est conforme », dit-il.

Maître Mechack Lokando estime par contre, d’autant plus que ce père de famille n’avait que la parcelle en question et rien de plus, ses enfants ont le plain droit d’attaquer cette vente qui viole les dispositions du code de la famille.

Nous avons appelé Madame Clarisse Boloko, l’avocat de la succombante, mais sans succès.

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