RDC/Ituri:Sécurisation et reconstruction de la province,en deux ans,le gouverneur militaire Johnny Luboya Nkashama aligne un bilan largement satisfaisant

Par JMB

L’Ituri est depuis 2015 une province à part entière de la République démocratique du Congo à la suite de l’éclatement de la Province orientale. Son chef-lieu est la ville de Bunia, dans le territoire d’Irumu. La province  a une superficie de 65 658 km² et est située sur le versant occidental du lac Albert.  Sa superficie est de65 658 km², sa population est estimée à 4 241 236 habitants, et les langues que l’on y parle sont le français, le kiswahili et le lingala. Son gouverneur militaire est le lieutenant-général Johnny Luboya Nkashama.

Il sied d’expliquer que pour mettre un terme aux violences et aux guerres dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, situées à l’est du pays, le président de la République, Félix Tshisekedi, y avait décrété l’état de siège. Ce régime spécial  correspond à un degré supérieur de l’état d’urgence. Celui-ci renforce les pouvoirs des forces de l’ordre et confère aux autorités civiles des pouvoirs exceptionnels alors que dans le cas de l’état de siège, les autorités civiles sont remplacées par les autorités militaires. Dans cette situation, l’armée assure la sécurité des citoyens à la place de la police.

 »Les opérations engagées par nos forces de défense et de sécurité dans le cadre de la pacification de cette partie du territoire national constituent une dynamique irréversible au regard des défis imposés à la nation par les forces négatives et face auxquelles le pouvoir public ne peut ni abdiquer ni se résigner », avait expliqué le chef de l’Etat.

Les libertés publiques peuvent également être réduites dans ce régime. Les autorités militaires peuvent dans ce cas perquisitionner les domiciles jour et nuit, interdire les réunions qui peuvent être considérées comme atteinte à l’ordre public. Sous le régime de l’état de siège, les autorités militaires peuvent également interdire la circulation des personnes.

L’état de siège permet également une extension de la compétence des tribunaux militaires qui peuvent connaître des infractions commises par des civils.

Deux ans après, les observateurs continuent à se poser des questions sur la finalité de l’état de siège qui est maintenu dans l’Ituri et le Nord-Kivu. Pendant que certains souhaitent sa levée, d’autres, par contre, tiennent à ce qu’il soit maintenu au regard de la persistance des forces négatives et du résultat fait par les autorités militaires.

Pour permettre à nos lecteurs de se faire une idée exacte des opérations de sécurisation des personnes, des biens, et de la reconstruction  de la province de l’Ituri, la rédaction de notre magazine a décidé de consacrer une édition spéciale aux opérations menées depuis deux ans par le Gouverneur militaire, le Lieutenant-général Johnny Luboya Nkshama.

Des vastes opérations contre les forces négatives

Au lendemain de l’instauration de l’état de l’état de siège dans l’Ituri, le lieutenant-général  Johnny Luboya Nkashama s’est attelé à établir un plan de sécurité dans la ville de Bunia qui a porté sur la restauration de l’autorité de l’État dans le chef-lieu de cette province et ses environs, la lutte contre la criminalité urbaine, entre autres l’arrestation des bandits armés. A cet effet,  les services de défense et de sécurité ont mené les patrouilles de combat mixtes, pédestres, motorisées, diurnes et nocturnes. Au total, sous l’état de siège, les forces de défense et sécurité ont mené 712 patrouilles mixtes dans la ville de Bunia ayant permis d’annihiler les menaces qui y pesaient.

Nul n’ignore qu’avant l’instauration de l’état de siège, la situation à Bunia, en particulier, et dans l’ensemble de la province de l’Ituri  était invivable. Grâce aux efforts inlassables de l’autorité militaire, dans la ville de Bunia et la province de l’Ituri, tout a totalement changé. L’Administration a repris son fonctionnement normal. Les mauvais souvenirs des tragédies vécues dans le passé disparaissent peu à peu de la mémoire de la population.

En termes de bilan, l’on peut affirmer que plus de 500 bandits et voleurs à main armée et autres catégories de malfrats ont été mis aux arrêts et neutralisés, et plus  de 100 armes ont été récupérées, sans oublier beaucoup de biens de la population restitués à leurs propriétaires.

Pendant ces deux années, la ville de Bunia et ses environs respirent un air de paix et de tranquillité en tout lieu et en toutes circonstances.

Deux axes du plan opérationnel

Au cours de ces deux ans, les forces armées ont mené des opérations de traque contre les groupes armés locaux et étrangers en territoire d’Irumu, Djugu, et Mambasa. Dans sa philosophie du commandement, le Lieutenant-général Johnny Luboya N’kashama, en sa qualité de Commandant des opérations militaires en Ituri, a mené des opérations dans deux approches globales.

Approche militaire:

Les forces armées ont d’abord maîtrisé la violence sur les grandes artères et grandes agglomérations dans les territoires précités. Cela a eu comme résultat la réouverture de tous les axes routiers de la province, notamment les RN 4 et RN 27 jadis assiégés par les groupes armés. Tel est le cas des axes Bunia-Kasenyi, Bunia-Komanda, Bunia-Djugu-Mahagi, Bunia-Boga jusqu’à Semuliki, Bunia-Sharie, Bunia-Ngongo-MwangaNyangarayi, Komanda-Luna, etc. A cela l’on peut ajouter la stabilisation des grandes agglomérations autrefois considérées comme épicentre de la violence et occupées par les groupes armés avant l’état de siège. Il s’agit de Irumu Centre en territoire d’Irumu, Nyankunde-village (hôpital), Komanda, Boga, Tchabi en territoire d’Irumu, en territoire de Djugu: Djugu Centre, Djugu territoire, Fataki, Bule, Rhoe, Drodro, Masumbuko, Blukwa, Lodjo, Katoto, Palanganza, Iga-Barrière, Kobu, Bambu, Kilo-Etat, Pluto, Mungwalu, Nyangarayi, Lipri, Libi, Sanduku, Katanga, Ngote, Djalasiga, ainsi que les villages longeant le lac Albert, Tchomia-Kasenyi, Fichama, Mahagi-Port, Mvaramu, Mungamba I et II. Il en est de même pour Mambasa: Lolwa, etc.

En deux ans de l’état de siège, les forces de défense et de sécurité ont récupéré plus de 350 villages disséminés dans les territoires de Djugu, Irumu et Mambasa, y compris le territoire de Mahagi où les opérations offensives sont en train d’être menées contre les signataires et non signataires de l’accord de Nairobi concrétisé par le P.DDRC-S.

Approche non militaire:

Exécutant à la lettre la vision du Commandant Suprême des Forces Armées, Félix Tshisekedi, celle de traquer et de détruire tous les groupes armés étrangers, plus de 300 ADF.et alliés ont été neutralisés, 80 se sont rendus, 40 arrêtés, jugés et condamnés par la justice militaire. Concernant les groupes armés locaux à connotation communautaire, le gouverneur militaire a de nouveau exécuté l’ordre qui consiste à sensibiliser les communautés, les membres de groupes armés, les leaders communautaires à convaincre leurs fils égarés de déposer les armes et de répondre à l’appel pathétique du Commandant suprême des Forces armées et de la PNC, de participer au processus de  paix.

Approche de l’éducation à la culture de la paix:

Le gouverneur militaire a organisé les dialogues intracommunautaires à Bira, Hema, Lendu, en préparation du Dialogue intercommunautaire et inter-milices communautaires. Il s’agit d’inter-Codeco, Mapi, et d’autodéfense Zaïre, FPIC, Mai-Mai. Cette approche s’appuie sur celle non militaire en vue de mettre fin aux violences observées au sein des communautés et caractérisées par les attaques et représailles sur les populations civiles.

Ces deux approches ont produit  des résultats largement satisfaisants pendant les deux ans de l’état de siège, à savoir la participation des groupes armés de l’Ituri au processus de Nairobi, l’adhésion de groupes armés au processus P.DDRC-S; les fréquentations communautaires; la reprise des activités socio-économiques, socioculturelles, et sportives dans des grandes agglomérations, l’exécution du projet de 145 territoires à Irumu et Mambasa ayant consacré championne la province de l’Ituri.

Les observateurs estiment la réussite à 90% du processus d’enrôlement et d’identification des personnes sur toute l’étendue de la province de l’Ituri.

En deux ans de l’état de siège, la province de l’Ituri est en voie d’être stabilisée contrairement aux vingt dernières années. Les Forces armées ont sensiblement réduit la capacité des groupes armés étrangers, notamment  les ADF, et détruit les bases des milices locales. Une campagne d’éducation a été entreprise en faveur de la  population sur la culture basée sur la résolution pacifique de conflits, la reconstruction et la réconciliation du peuple iturien pour la paix et le développement.

Réhabilitation des infrastructures

Si au cours des vingt dernières années, les infrastructures socio-économiques de base avaient été détruite, il aura fallu seulement deux ans pour reconstruire des bâtiments administratifs, réhabiliter des hôpitaux, construire et réhabiliter des routes d’intérêt public, moderniser la ville de Bunia par l’asphaltage de la voirie urbaine, réhabiliter le Gouvernorat de province, moderniser le marché central de Bunia, construire et réhabiliter la Mairie, construire le Bureau communal de Mbunya, accorder l’appui nécessaire au fonctionnement des hôpitaux de Boga, Nyankunde, moderniser l’aéroport national de Murongo à Bunia construit depuis l’époque coloniale.

Dans la foulée, les réseaux routiers ont été réhabilités ou en cours à hauteur de 1.080 kms, des travaux d’asphaltage de la voirie urbaine de Bunia de 19 kms en plus des 12 autres km ont été entrepris.

Le social:

Pendant les huit dernières années, les agents et cadres de DGRPI, du Gouvernorat, de la Mairie et des ETD ont touché des salaires modiques et travaillé dans de mauvaises conditions. Cette régie financière s’est caractérisée par la fraude et le coulage des recettes, sans que leurs auteurs subissent des sanctions.

Mais pendant les deux ans de l’état de siège, plus de 150% des agents et cadres de la DGRPI, et du Gouvernorat ont connu la majoration des salaires, les conditions socio-économiques ont été sensiblement améliorées, la maximisation des recettes a été constatée respectivement à la DGRPI, DGDA, OCC, DGRAD, une lutte a été menée contre l’impunité.

De manière générale, l’on est enclin à reconnaître que les deux ans de l’état de siège basées sur la bonne gouvernance ont permis à l’Administration militaire d’améliorer la situation militaire sur terrain, d’instaurer un climat des affaires qui a placé l’homme au centre d’intérêt comme le veut le chef de l’État à travers son slogan: « le peuple d’abord.

Le plan culturel et sportif

Mettant fin à la non-assistance aux activités sportives, l’Administration militaire a fait de son mieux pour appuyer  et soutenir les  activités sportives. Ce soutien s’est traduit par les titres de voyage et séjour des équipes de football Tosepela de Mahagi, d’Aru et de Bunia, de l’équipe de Karaté, pour la participation de la Miss/RDC Carine Rusoke du début jusqu’à son couronnement, l’appui au concours de musique The Best organisé par Vodacom à l’artiste musicien Five, la construction de la tribune officielle de paix et cohabitation pacifique à Komanda au Sud d’Irumu, la construction des ponts reliant les différents quartiers de la ville de Bunia,  le soutien aux structures féminines et des jeunes œuvrant dans le secteur du développement social et sécuritaire,  l’appui aux missions de sensibilisation sur la réconciliation et la paix en Ituri entre autres la Tsk Force.

Ces deux ans ont aussi été marqués par la collaboration et la redynamisation, la mutualisation des forces entre les partenaires ainsi que les agences du système des Nations unies et la Monusco, etc. Le gouverneur militaire a fait preuve de sa volonté d’améliorer la situation sécuritaire par le lancement des projets de développement.

Il s’est agi pour lui de créer de l’espoir, ce qui a permis à la province de l’Ituri d’avoir une autre perception par rapport au passé, concrétisée par la fréquence du nombre des visites des différents investisseurs et autres partenaires venus de tous les coins du monde. En deux, il a aussi été constaté la diminution de tensions communautaires et la restauration de l’autorité de l’État ainsi que le retour à la vie normale. Il a de la sorte créé l’effet final recherché par le Commandant Suprême des Forces Armées et de la PNC, en décrétant l’état de siège dans la province de l’Ituri.

Situation administrative dans les territoires de l’Ituri

Pour bien diriger une entité, il importe au préalable de bien la connaître pour identifier les différents défis auxquels elle est confrontée et d’y apporter des solutions adéquates durables. Dans cet ordre d’idées, le gouverneur militaire de l’Ituri, a entrepris un périple à l’intérieur de la province, du Nord au Sud et de l’Est à l’ouest. A bord de son véhicule, il était escorté et accompagné des membres du comité provincial de sécurité pour faire le tour de 5 territoires de l’Ituri. Partout où il est passé, il a été l’objet d’un accueil chaleureux de la part de la population. Comme résultat de ses itinérances, dans certains territoires, des solutions aux conflits de limites administratives ont été apportées, et dans d’autres, la coopération bilatérale a été renforcée notamment avec les entités ougandaises et sud-soudanaises. L’économie considérée à juste titre comme l’épine dorsale de toute administration, des échanges commerciaux avec certains pays voisins ont été également renforcés au profit de la population Iturienne qui soutient majoritairement des actions palpables de l’Administration militaire.

A Mahagi et Aru, notamment, il a fallu 7 jours au gouverneur militaire pour effectuer une mission d’itinérance à la recherche du bien-être de la population, sur fond d’assurance sécuritaire de proximité et d’amélioration de la coopération transfrontalière avec les entités partageant des frontières avec la province de l’Ituri. Il est arrivé à Ngote, première étape du territoire de Mahagi, suivie de Katanga, Djalasiga, dans la chefferie des Alurs Djuganda. En territoire d’Aru, le gouverneur militaire a eu des entretiens avec les autorités ougandaises de Nebbi, Zombo, Pakwach, Maracha, Arua et Kaboko, dans le but d’améliorer la coopération transfrontalière, avant de séjourner à Ariwara dans la chefferie de Zaki-Malili. Sur place, le gouverneur militaire a résolu le désaccord qui opposait la chefferie de Kaliko Moi à celle voisine de Logo Lilia en territoire de Faradje, dans la province du Haut Uélé. Il a réconforté la population sinistrée de Mado, Laibo, Auba, Nyazaka et Nzinzi, où il est allé s’imprégner de la situation ayant prévalu dans ces entités coutumières suite aux dégâts humains et matériels causés par les habitants de Logo Lolia dans le Haut-Uélé. Les meetings populaires ont été tenus par l’autorité provinciale militaire invitant la population visitée à la cohabitation pacifique.

Dans le territoire de Mambasa qui a constitué la dernière étape de son itinérance à l’ouest de la province, le gouverneur militaire a appelé les éléments de la 31ème BDE de défense principale des forces armées basée à Mambasa à l’esprit de corps et à la discipline militaire dans l’accomplissement de leur mission, celle de protection de la population et de ses biens. A Epulu où existe la réserve de la faune à Okapi, la cohabitation pacifique avec la population riveraine a fait la préoccupation de l’autorité provinciale militaire, pour éviter des remous et des mésententes entre les habitants de la chefferie de Bandaka et de Bombon qui se plaignent de l’interdiction leur faite d’exercer l’orpaillage, le braconnage, et d’exploiter le bois même dans l’espace se trouvant en dehors du périmètre de la RFO. A Bandegaido, le gouverneur militaire a appelé la population au calme en attendant qu’une solution soit trouvée à ce sujet.

Au bord du Lac Albert, les entités le longeant n’ont pas été oubliées. A la première escale vers ces entités qui a été Bogoro, anciennement chef-lieu du secteur des Bahema Sud transféré à Kasenyi, le Lt général Luboya N’kashama a visité le Bureau de la section de l’OCC/Kasenyi pour encourager ce service paraétatique, avant de présider la cérémonie de la pose de la première pierre de la construction de deux bâtiments qui abriteront la  maternité et le bloc opératoire de l’hôpital général de référence de Tchomia financé par l’Union européenne à hauteur de 200.000 USD. Il a mis un accent sur la relation devant exister entre les Forces armées et la Monusco dans le cadre de la mutualisation de forces en cette période de l’état de siège.

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