RDC/Point de vue,les va et vient des  députés et ministres congolais

Par Albert Yamaina

La défection de quarante députés du parti politique Ensemble pour la République de Moise Katumbi défraie la chronique. Les médias nationaux et internationaux en parlent à longueur de journées. Ce départ tonitruant est précédé de celui de quelques ministres qui faisaient partie de la même formation politique. A cela rien d’étonnant. L’histoire politique de la RDC est jalonnée d’alliances politiques qui se font et se défont sans que cela ne gêne outre-mesure ceux qui en sont à la base. 

Au fur et à mesure que les élections de 2023 pointent à l’horizon, l’on assiste à une véritable effervescence dans les partis et les regroupements politiques. Les uns et les autres cherchent à se rapprocher de la mangeoire nationale aux fins d’obtenir les moyens financiers qui permettront d’aller amadouer les électeurs avec pagnes, t-shirts, et autres effets de pacotille. 

L’on se rappelle qu’au lendemain de l’accession de notre pays à l’indépendance, le 30 juin 1960, quelques élus (députés et sénateurs) avaient quitté le Mouvement national congolais de Patrice-Emery Lumumba sous l’instigation des puissances étrangères. Ils formèrent des partis qui leur donnèrent la possibilité de se positionner lors du partage du pouvoir après l’assassinat du panafricaniste congolais. De même, après l’ouverture démocratique par le maréchal Mobutu le 24 avril 1994, de nombreux cadres politiques qui portaient toque de léopard et écharpe tout au long de l’existence du MPR-parti Etat, avaient abandonné le guide éclairé pour revêtir toute honte bue l’habit d’opposant. Enfin, ceux qui ont cheminé avec le fermier de Kingakati, qui se proclamaient « kabilistes à vie », n’ont pas tardé à quitter le front commun pour le Congo, pour adhérer à la nouvelle plateforme de l’Union sacrée de la nation mise en place par Félix Tshisekedi. L’homme politique congolais a perdu toute notion de dignité, il ne roule que pour ses intérêts, quelle que soit l’autorité qui peut les lui garantir. Pour cela, ils sont prêts à tout, même à «sacrifier  leurs mamans ». 

Les députés et ministres qui avaient bénéficié des libéralités de Moise Katumbi pour battre campagne et obtenir un poste ministériel, un siège dans les organes délibérants, croient le moment venu de se séparer de lui, moyennant des espèces sonnantes et trébuchantes, apprend-on, pour rejoindre le camp de ceux qui sont au pouvoir. Question pour eux  d’espérer gagner quelque chose lors du partage du gâteau en 2023.

C’est cela le rythme de la vie politique congolaise. 

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